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Santé : un quart des étudiants de médecine doivent se faire soigner

Santé : un quart des étudiants de médecine doivent se faire soigner

Selon une étude publiée par le conseil national de l’Ordre des médecins, un quart des étudiants en médecine et des jeunes médecins se déclare en état de santé moyen ou mauvais.

Les étudiants en médecine auraient-ils besoin de se faire soigner ? Une étude du Conseil national de l’Ordre des médecins montre qu’un quart des étudiants en médecine et des jeunes médecins se déclare en état de santé moyen ou mauvais. Une incompréhension à son paroxysme, car plus de 30% des étudiants en second cycle se considèrent en mauvaise santé. Encore plus inquiétant, l’enquête effectuée en mars et avril derniers auprès de plus de 7 500 étudiants montre que 14% d’entre eux disent « avoir eu des idées suicidaires ». Parmi ces étudiants qui se déclarent en mauvaise santé, on retrouve « une forte proportion de 6ème année » constate le docteur Jean-Marcel Mourgues au coeur de l’étude. Il n’y a rien d’étonnant, car c’est une année cruciale pour les futurs médecins. Ils y passent les fameuses épreuves classantes nationales, qui détermineront leur spécialité ainsi que la ville où ils poursuivront leur 3e cycle. Une étape déterminante, génératrice de beaucoup de stress.

Le syndrome du burn out est effrayant

Le mal-être des étudiants en médecine et des jeunes médecins est inquiétant. Dans cette enquête, 21.4% des recensés déclarent avoir pris un arrêt maladie pour motif de troubles psychiques. Les étudiants et jeunes médecins présentent très largement plusieurs symptômes « du burn out », indique l’étude. Plus d’un recensé sur deux avoue avoir été touché par « une perte d’accomplissement personnel » et 75% par une « dépersonnalisation des relations avec le patient ».

14% des étudiants en médecine consomment des médicaments tous les jours

Si ces étudiants en médecine et ces jeunes médecins se déclarent en moyenne ou mauvaise santé, ils ne se soignent pas pour autant, ou alors mal. Près de 80% d’entre eux déclarent ne pas avoir consulté de médecin traitant au cours des douze derniers mois, et 41% d’entre eux affirment ne pas en avoir. Une négligence assourdissante. L’automédication et l’autoprescription sont de rigueur. 14% des participants ont répondu consommer des médicaments tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Ils sont près de 10% à consommer souvent ou parfois des somnifères, et 4% à consommer des antidépresseurs, de plus un tiers des participants consomme de l’alcool tous les jours ou plusieurs fois par semaine. Pour le docteur Jean-Marcel Mourgues, directeur de l’enquête, « le diagnostic est sérieux, il ne faut plus perdre de temps (…) Compte tenu des scores significatifs et préoccupants, il est du rôle de notre institution de s’emparer de ce problème devenu sociétal dans le milieu de la médecine et plus spécifiquement des jeunes générations en cours de formation ».

Des conditions de travail très stressantes

Le docteur Mourgues explique que : « 40% des participants à l’enquête ont déclaré travailler entre 48h et 60h par semaine », une amplitude horaire supérieure à la législation. La surcharge de travail est bien connue pour être génératrice de stress. Près de neuf étudiants sur dix ont déclaré avoir été exposés à des situations stressantes lors des trois derniers mois, dont un sur deux hebdomadairement et 14,3% quotidiennement. Pas de temps à perdre pour résoudre ce grave problème selon le docteur Jean-Marcel Mourgues. « On ne pourra pas dire qu’on ne savait pas » conclut-il.

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