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Rentrée 2017: 1 étudiant sur 4 n’a pas assez d’argent pour vivre

1000 étudiants pauvres rentrée 2017

L’Unef vient de dévoiler son rapport annuel sur la situation des jeunes. Près d'un quart estime ne pas avoir assez d'argent, et est obligé de travailler.

La fin des vacances arrive, et avec elle, la Rentrée 2017 universitaire. Un début des cours qui  sera très difficile à supporter pour beaucoup d’étudiants. Puisque l’Union nationale des étudiants de France (Unef) vient de publier son rapport annuel.  Car près d’un étudiant sur cinq serait sous le seuil de pauvreté. Une situation qui ne serait pas prête de s’arranger.

Le loyer et les transports, principales dépenses des étudiants

Dans un précédent article publié sur MCE, il était expliqué que 1 étudiant sur 4 saute plusieurs repas par semaine. Une situation causée par plusieurs facteurs, comme le stress ou la solitude. Mais aussi par une précarité croissante, et un choix important à faire sur le budget des étudiants.

Car les étudiants doivent de plus en plus faire face à des choix extrêmes. Dans son rapport, l’Unef explique que le loyer représente plus de 53% des dépenses mensuelles d’un étudiant. De plus, pour la rentrée 2017, cela se traduit par une augmentation de +7,60% au maximum dans 11 villes de France.

L’autre facteur important dans le budget d’un étudiant est le coût des transports. En effet, l’Unef explique que les jeunes dépensent en moyenne 267,32€ pour les transports. Et plus de 300€ pour les villes de Paris, Lyon, Dijon, Rennes et Tours.

Selon les chiffres du gouvernement, plus de 666 000 étaient boursiers à la rentrée 2015. Avec un budget moyen de 400€ par mois, il est clairement impossible pour eux de vivre en totale autonomie. Encore un dernier chiffre inquiétant, la Fage rapporte qu’un tiers des étudiants a déjà renoncé à des soins. La raison ? Un manque de moyens financiers. Une seule solution se propose alors à eux : les jobs étudiants.

Jobs : obligatoires pour presque moitié des étudiants à la Rentrée 2017

Le job étudiant serait donc devenu indispensable pour 46% des étudiants en 2016, selon l’Observatoire national de la vie étudiante. Et parmi ces travailleurs, 54% estiment que ce travail ne peut pas être mis de côté. Ce qui pose, encore une fois, de nombreux problèmes.

Des jobs indispensables à la vie étudiante mais qui s’opposent à l’emploi du temps des étudiants à la Rentrée 2017. Coline, employée à la mise en rayon d’une grande chaîne de distribution, doit faire face à un dilemme important :

« Je ne connais pas encore mon emploi du temps officiel pour la Fac. Mais pour avoir un mi-temps, je dois prévenir mon employeur avant dimanche prochain. Donc soit je donne des horaires de travail qui risquent de se chevaucher avec les cours, soit je démissionne à la rentrée et j’essaie de trouver ailleurs.« 

Beaucoup d’étudiants doivent jongler entre leur emploi du temps et leur travail en parallèle. Une situation qui peut générer des conflits sur les horaires. Toujours selon l’observatoire national de la vie étudiante, un job étudiant sur cinq est en conflit avec l’emploi du temps. Alors il faut essayer de sauter les cours que l’on juge « moins importants » ou « facilement rattrapable ». Ce qui impacte la réussite des étudiants.

Le job étudiant a de lourdes conséquences sur la réussite

Un véritable cercle vicieux pour les étudiants. Plus un étudiant travaille pour vivre, et plus il sacrifie ses chances de réussir ses examens. En effet, L’Insee s’était penchée sur la question. En 2009, ils ont sorti une étude expliquant que :

« L’occupation d’un emploi régulier réduit énormément la probabilité de réussite à l’examen de fin d’année universitaire. S’ils ne travaillaient pas, les étudiants salariés auraient une probabilité plus élevée de 43 points de réussir leur année.« 

Ce type de schéma se retrouve chez beaucoup d’étudiants. Par exemple, Alexeï est employé dans une chaîne de fast-food. Dans son contrat, il a l’obligation de travailler tous les soirs à partir de 19h jusqu’à 21h, plus le week-end.

« Pour travailler, je dois sécher certains cours de la Fac. C’est des cours magistraux, donc ça passe. Sauf que je pars de l’école pour aller directement au boulot. Je ne rentre chez moi que vers 23h, complètement crevé. Je n’ai aucun temps mort pour les révisions ou pour recopier les cours que mes amis me passent.« 

Si en plus de cela, on rajoute les étudiants toujours sans affectation qui ne reçoivent pas de bourse, l’année scolaire 2017-2018 sera la plus difficile.

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