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Précarisation de la jeunesse, un problème de fond difficile à résoudre ?

Précarisation de la jeunesse, un problème de fond difficile à résoudre

La jeunesse est dans la rue et se fait entendre. Si elle est confrontée à une précarisation plus forte, celle-ci se retrouve piégée au milieu d'un système dont l'amélioration risque d'être compliquée.

Où en est la position des jeunes dans notre société. Si avec la loi travail, leur engagement a été direct et a montré l’intérêt d’une génération que l’on pensait désintéressée de la vie politique, les jeunes sont au final les premières victimes d’un système qui les défavorisent au plus haut point. Pourquoi ? Car la société a perverti le monde du travail qui pourtant favorisait les diplômes et la jeunesse en un système de précarisation. Il y a 20 ans, un jeune diplômé était chassé à la sortie des universités par les employeurs. L’augmentation du chômage a inversé cette tendance, mais ça n’est pas la seule raison. En effet, en popularisant grandement l’accès aux études supérieurs, les politiques menées depuis deux décennies font arriver sur le marché de l’emploi des jeunes de plus en plus nombreux, de plus en plus qualifiés, mais confrontés à de moins en moins de postes et donc moins bien rémunérés, d’où une précarisation massive de la jeunesse.

Le RSA pour limiter la précarisation à la sortie des études ?

Un chômage des jeunes qui s’explique effectivement par cette courbe croissante du chômage dans sa globalité, mais pas seulement. En effet, si l’on observe aussi la forme actuelle du travail, les employeurs privilégient l’expérience, mais la jeunesse n’en a pas. Sortant de leurs études avec une moyenne d’âge plus tardivement que leur parents, les étudiants sont ensuite envoyés sur un marché de l’emploi saturé sans bénéficier d’aides extérieurs financières s’ils ont moins de 25 ans. C’est pour cela que le gouvernement, lors de sa rencontre avec les représentants de la jeunesse, a décidé de faire passer un cap et d’instaurer son versement dès 18 ans. Mais cela va-t-il servir à limiter la précarisation des jeunes ?

Le CDD c’est la toute puissance de l’employeur mais…

En effet, les premiers contrats généralement offerts aux étudiants sur le marché de l’emploi sont des CDD. Outre le fait d’avoir un sentiment d’instabilité de la part des banques et des propriétaires, les jeunes se retrouvent confrontés à une autre pression, celle de l’employeur. Avec de tels contrats, la stabilité de l’emploi est quasi nulle et une seule erreur peut pousser un employeur à dire au revoir à son salarié. De plus, certaines entreprises cherchent à limiter le coup de leur main d’oeuvre par ce type de contrat. Dans un marché de l’emploi saturé et miné par le chômage, baisser les salaires est simple, et attirer des jeunes qui pointent à Pôle Emploi sans aucune expérience est une chose facile. Certes, ce ne sont pas tous les entrepreneurs. Mais alors que ceux-ci demandent une facilité de licenciement pour faciliter la signature de CDI, la jeunesse se retrouve une nouvelle fois confronter à un système de précarisation qui rend compliqué leur arrivée sur le marché de l’emploi.

Taxer les CDD répétitifs ? Tout le monde risque de perdre

Pour cela aussi, le gouvernement a décidé de mettre en place un texte taxant les CDD à usage répétitif pour les entreprises. Ce qui n’a pas plu au patronat, mais qui a été accueilli à bras ouverts par la jeunesse. Petit problème, peut-on forcer les entreprises à payer pour des contrats qui leur sont malgré tout vitaux, au dépend d’un système qui ne fait que favoriser la montée du chômage ? Cela risque par conséquent de faire augmenter la masse de travail des employés en poste en limitant le personnel, mais sans embauche de nouveaux employés. Les embauches seront donc concentrées sur une expérience forte ce qui ne favorisera pas la jeunesse. Au final, celle-ci se retrouvera sans CDI, mais aussi sans CDD et confrontée à un système professionnel encore plus compliqué en ce qui concerne l’entrée sur le marché du travail.

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