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Migrants : un réfugié libyen bientôt étudiant à l’ université

Migrants : un réfugié libyen bientôt étudiant à l' université

Fafi, libyen de 26 ans est l’un des premiers bénéficiaires du programme Wintegreat, l’association étudiante qui vient en aide aux réfugiés diplômés pour les envoyer à l' université.

Le jeune libyen poste des selfies sur son compte Facebook. On peut le voir assister aux matchs de l’Euro 2016 dans la fan-zone en compagnie de Français. Un comportement que beaucoup de Français ont eu. Fadi, bien que réfugié libyen avait tout l’air d’un français comme ceux autour de lui dont il partageait la joie. Il écrit aussi ses commentaires en français, il a suivi le programme de l’association étudiante Wintegreat qui vient en aide aux réfugiés diplômés. Fadi passera ses examens de français dans quelques jours. Il aura ainsi valider les cours du printemps à l’université Paris-VIII (Saint-Denis). Son but est de poursuivre ses études en LEA (langues étrangères appliquées) avec français, anglais et arabe.

Réfugié à Calais il souhaite apprendre le français

Fadi arrive en France en novembre 2014, il débarque à Calais, et essaie tant bien que mal de rejoindre le Royaume-Uni. Il a confié à nos confrères du Monde : « je n’avais aucune chance d’aller à l’université, de travailler en France ». Ce n’était pas sa première fois en Europe. Fadi avait déjà voyagé en Italie, en Suisse et en Allemagne, et il parlait un peu l’anglais. Pourtant il n’était jamais venu en France et ne connaissait pas du tout la langue. A Calais, il est confronté comme d’autres centaines de réfugiés à une jungle humaine et immense. Il décide alors de rejoindre un ami à Nantes, puis ensuite Paris en septembre 2015. Il séjourne dans des centres d’accueil où quelques bénévoles donnent les cours de français quand ils le peuvent. Mais pour Fadi, « ce n’est pas assez » confie-t-il à nos confrères du Monde. Arrivé à paris, sans la maitrise du français ni même de l’anglais, il est confronté à un réel handicap, un « horrible sentiment d’écroulement ».

L’ université, son combat contre la précarité

A l’époque où il était en Libye, Fadi avait suivi des études d’ingénieur spécialisé dans l’industrie pétrolière à l’université. Il était aussi vendeur afin de pouvoir arrondir ses fins de mois. Un fois son diplôme en poche, il explique qu’il n’a seulement pu travailler que cinq mois car « il y a eu une révolution », et « toutes les compagnies pétrolières partent du pays », toujours à nos confrères du Monde. Il mentionne la guerre civile qui a suivi la destitution de Kadhafi. Après avoir quitté la guerre civile, la montée de l’islamisme, la jungle de Calais, les centres d’accueil, un autre avenir semble ouvrir ses portes au jeune libyen. Après des semaines intenses de cours de français, d’anglais, et des cours pour lui apprendre à vivre en France à l’ESCP Europe, Fadi a bénéficié d’un accompagnement psychologique et professionnel. Aujourd’hui il peut agir, postuler, réussir des entretiens comme n’importe quel Français. Fadi souhaite rester en France, travailler à nouveau dans le secteur pétrolier grâce à son statut de réfugié qui lui garanti 10 ans de sécurité.

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