Suite à un jugement qui a permis l'accès au Master II à un étudiant pourtant refusé, les directeurs d'universités s'énervent et demandent la possibilité d'une sélection.
Tout commence le 17 décembre 2015. Le Monde relate une décision du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui a annulé la décision de l’université de Reims Champagne-Ardenne de refuser un étudiant en M2, au motif qu’ « aucune disposition législative ou réglementaire ne permet de refuser l’admission en deuxième année d’un étudiant », même si celui-ci a validé sa première année. Dans les colonnes du journal, Anne Fraïsse, présidente de l’université Montpellier-III s’énerve: « c’est aux universités et non à la justice de prendre ces décisions. Or, le ministère de l’enseignement supérieur nous laisse seuls face à ce problème ! Il faut qu’il tranche en faveur d’une sélection ». Au niveau national, les étudiants de master I sont aussi nombreux que ceux en Master II. Un résultat qui annonce un fort taux de passage entre les deux niveaux. Pourtant, cela pose un problème face à des filières pourtant très sélectives qui n’acceptent pas nécessairement en M2 des étudiants ayant eu leur M1.
Les places en Master limitées à cause du budget ?
Pourtant à l’université de Reims Champagne-Ardenne, la filière concernait par le jugement n’a accepté que 54% des candidatures entre la M1 et la M2. La justice semble donc contre, mais pour Anne Fraïsse, « cette idéologie de la non-sélection, qui offre de droit une place en M2, n’a pas de sens ». Une explication qui prouve aussi le manque de budget évident des universités qui n’ont plus la capacité d’accueil nécessaire à toutes les demandes. L’université Paris V a d’ailleurs préféré sélectionner ses étudiants dès l’entrée en première année de second cycle, passant un contrat avec ses étudiants: « tout le monde ne peut pas suivre le master de son choix, mais nous passons un contrat avec nos étudiants : hormis dans certaines filières de droit, ceux qui acceptent notre sélection en M1 sont quasi assurés de pouvoir poursuivre dans un M2 chez nous », explique le président de l’université Paris V au Monde, Frédéric Dardel.
Une sélection ouverte aux plus motivés
Mais comment obtenir une place en Master ? La principale caractéristique est de s’y prendre très tôt. Pour commencer, il faut manifester son intérêt dès la licence en potassant à fond les matières souhaitées, permettant ainsi de présenter un dossier en béton. La lettre de motivation rédigée ensuite par l’étudiant montrera avant tout les qualités nécessaires pour le cursus de son choix. Mais l’objectif de cette lettre écrite est avant tout de mettre en avant les idées professionnelles de l’étudiant de manière claire et concise. S’en suit aussi un entretien avec le professeur concerné par le Master. Parfois, ce ne sont pas les notes qui font la différence, mais le degré de motivation. Une manière de montrer que n’importe quel étudiant peut avoir sa place, mais il doit réellement la vouloir.
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