Le Premier ministre français Manuel Valls a annoncé dans une interview qu'il "faudrait" interdire le voile à l'université… Ce qui n'est pas du goût de ses collègues.
Manuel Valls va-t-il enflammer un débat au sein des universités? En effet lors d’une interview au journal Libération, le Premier ministre a déclaré qu’il « faudrait » une loi contre le port du voile dans les établissements universitaires. Une position qui est déjà très controversée au sein même du gouvernement. Alors que l’interdiction du voile dans les espaces publics a maintenant cinq ans, cette déclaration pourrait faire l’effet d’une bombe, surtout que récemment, une étudiante voilée a dû quitter son cours sous les invectives de son professeur qui souhaitait la voir ôter son voile.
Manuel Valls n’est pas soutenu par ses ministres
Lors de cet incident dans une université parisienne, le professeur avait soutenu que le port du voile est un avilissement de la femme dans la société. Un argument repris par Manuel Valls lors de l’interview: « comment ignorer que les femmes subissent dans les quartiers populaires une pression culturelle faite de sexisme et de machisme? ». Mais dans ces cas là, pourquoi, en tant que Premier ministre, ne fait-il pas interdire le voile lui-même à l’université ? Il y répond lui-même: « il y a des règles constitutionnelles qui rendent cette interdiction difficile. Il faut donc être intraitable sur l’application des règles de la laïcité dans l’enseignement supérieur ». Mais le secrétaire d’Etat à l’enseignement supérieur et à la recherche, Thierry Mandon n’est pas d’accord. Interrogé sur RTL. Alors qu’un journaliste lui lance: « il y a beaucoup de professeurs qui sont inquiets de voir une affluence de plus en plus importante d’étudiantes avec des foulards sur la tête ». Le secrétaire d’Etat lui répond simplement: « non, il n’y a pas de contagion du foulard. Il y a des étudiantes qui, parce qu’elles sont adultes, ont tout à fait le droit de garder un foulard ».
Ne pas entraver les libertés des adultes
Celui-ci a même insisté sur la libre possibilité de porter le voile: « vous allez à l’hôpital vous faire soigner, vous arrivez avec un foulard, on vous refoule pas. Et quand on est usager d’un service public, on a le droit d’avoir un foulard. On peut en penser ce qu’on veut mais ce droit existe. Je vous redis, il n’y a pas de problème. Il n’y a pas besoin de ce texte ». Un position qui est reprise par la ministre de l’Education Nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui tient sur RMC à préciser qu’il ne faut pas confondre voile et niqab: « concernant le niqab, qui couvre intégralement le visage, il est interdit dans les espaces publics et donc à l’université. Concernant le voile, je ne suis pas pour l’interdiction par la loi. On a affaire à des adultes ». Et selon la ministre, il ne faut pas entraver les libertés des adultes. Il semblerait que Manuel Valls ait fait l’unanimité contre lui.
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