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Lycée: Valérie Pécresse s’énerve contre Jean-Michel Blanquer

Valérie Pécresse demande l'accès aux données sur le décrochage scolaire afin de mieux lutter contre ce phénomène qui concerne 25 000 Franciliens.

« On se connaît avec Jean-Michel Blanquer. Il était recteur quand j’étais ministre de l’Education Nationale ». Malgré ses bons souvenirs du mandat de ministre de l’Education Nationale, Valérie Pécresse, aujourd’hui présidente de la région Ile-de-France, semble remontée contre celui qui occupe ce poste à l’heure actuelle. En cause ? La position des 25 000 jeunes en Ile-de-France qui sont aujourd’hui concernés par le décrochage scolaire.

Non pas que la présidente de région juge l’actuel ministre pour responsable. Néanmoins, il semblerait que les projets mis en place par la région ne soient pas assez efficaces à cause du ministère de l’Education Nationale. Pourquoi ? Le ministère refuserait de donner la liste et les dossiers de ces 25 000 décrocheurs. Une chose qui rendrait compliquée la prise de contact avec ses jeunes. « Là, j’ai vraiment une requête à faire l’Etat. Nous avons besoins des fichiers et des dossiers des décrocheurs scolaires qu’ils ont en leur possession », insiste Valérie Pécresse.

Seulement 20% de décrocheurs scolaires contactés

Alors que le chômage des jeunes est de plus en plus préoccupant, Valérie Pécresse a profité de la conférence de presse de Rentrée Scolaire 2017 en Ile-de-France pour rappeler que parmi les 18% de jeunes chômeurs dans sa région, une majorité sont des décrocheurs scolaires. Sous une chaleur étouffante qui a envahi la salle de presse du conseil régional, la présidente affirme en effet qu’elle demandera encore l’accès à cette liste au ministre. « Seulement 20% de ces jeunes sont contactés aujourd’hui. On ouvre des structures pour le rattrapage scolaire avec la région. Mais ces dernières sont parfois à moitié vide », insiste la présidente de Région.

Un investissement de 5 millions d’euros contre le décrochage scolaire

Pour cette année scolaire, la région va investir près de deux millions d’euros dans les lycées des trois académies franciliennes (Créteil, Paris, Versailles). A cela va s’ajouter près de trois millions d’euros de fonds social européen en faveur de la lutte contre le décrochage scolaire. Mais ces ressources et cet investissement sont freinés par le manque de données sur les décrocheurs. En effet, alors que les structures sont présentes, elles ne peuvent pas être opérationnelles pour lutter efficacement contre ce fléau.

Un face à face Valérie Pécresse vs Jean-Michel Blanquer

Actuellement le dispositif Phénix mis en place par la région propose des structures permettant de ramener les jeunes vers l’école. Microlycée, lycée du soir, école de la deuxième chance… Tant de projets qui ne peuvent pas atteindre leur capacité maximale. Notamment à cause du manque d’informations sur l’identité des jeunes décrocheurs. Ce à quoi Valérie Pécresse veut mettre un terme. « Cela fait un an que l’on réclame ce fichier et que l’on est en pourparler avec l’Education Nationale. J’en parlerai personnellement avec le ministre de l’Education nationale vendredi prochain », annonce-t-elle d’un ton ferme.

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