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Étudiants: les « chèques psy » inefficaces face à la détresse des jeunes ?

Étudiants: les "chèques psy" inefficaces face à la détresse des jeunes ?

Il semblerait que le dispositif "chèques psy" lancé par l'Etat, soit inefficace pour aider les étudiants pendant la pandémie de Covid-19...

Il y a un peu plus de trois mois, les « chèques psy » ont été mis en place par le gouvernement pour venir en aider à tous les étudiants en détresse. Seulement voilà, il semblerait qu’ils ne soient pas si efficace qu’ils le devraient… MCE TV vous raconte donc tout de A à Z !

Une détresse psychologique qui augmente

La crise sanitaire a bouleversé le quotidien des étudiants. Du jour au lendemain, ils se sont retrouvés seuls, en pleine période de confinement. D’après une étude du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), leur santé mentale a été impactée.

Eh oui ! Une enquête a été faite sur 5 327 jeunes de 9 à 18 ans. Et d’après les résultats, les étudiants ont donc des difficultés à s’endormir. Ils font des cauchemars ou des réveils plus fréquents.

Et ils sont aussi plus tristes ou nerveux, et tomberaient alors en dépression. D’après BEH, la dépression est donc la quatrième cause de morbidité… Et d’incapacité chez les ados de 15 à 19 ans.

Pire encore ! D’après un sondage Ipsos réalisé par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), près d’un étudiant sur trois a eu des pensées suicidaires depuis le début de la crise sanitaire.

Pour préserver le bien-être des étudiants, le gouvernement a donc mis en place un dispositif. Fin janvier, l’arrivée des « chèques psy » a été annoncée, pour répondre à la détresse psychologique des plus de deux millions et demi d’étudiants.

Une grande joie pour les associations et les psy ! Mais, deux mois après sa mise en service le 10 mars, le dispositif serait alors inefficace...

Étudiants: les "chèques psy" inefficaces face à la détresse des jeunes ?
Étudiants: les « chèques psy » inefficaces face à la détresse des jeunes ?

Étudiants : une mauvaise gestion des « chèques psy »

D’après Mamadou N’Doye, vice-président de la Fage en charge des affaires de santé, ce dispositif aurait du mal à se mettre en place. Il déclare alors : « On reconnaît l’utilité de la mesure. Mais elle a du mal à se mettre en place ».

Un avis partagé par Christophe Ferveur, psy à la Fondation santé des étudiants de France : « L’initiative est nécessaire. Car on observe une vraie détresse. Mais cette mesure s’est faite sans coordination avec les réseaux de soins. Et ça ne fonctionne pas bien ».

Mais alors pourquoi les « chèques psy » sont-ils inefficaces ? Des étudiants expliquent que le processus est trop long pour obtenir ne serait-ce qu’un chèque. Ce qui a donc tendance à les décourager.

En effet, pour obtenir six séances chez un psy, les étudiants doivent donc consulter un médecin. C’est donc lui qui détermine si son patient a besoin d’un suivi par un psy.

Par la suite, l’étudiant pourra donc prendre rendez-vous avec l’un 1 547 professionnels de santé mentale du projet « chèques psy ». Et ce, sans avoir à payer le moindre centime.

Mais au bout de trois consultations, le patient devra à nouveau revoir son médecin. Le but ? Savoir s’il doit renouveler ses « chèques psy« . Christophe Ferveur explique alors :

« Si l’étudiant ne peut pas continuer à voir un psy parce que la consultation devient payante, il va se sentir abandonné. Et là, ça devient une question d’éthique ».

Cette mauvaise gestion dissuade donc les étudiants d’aller plus loin dans leurs démarches. Cela a même été dénoncé par le Syndicat national des psy .

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