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Bac 2015: corrigés écrits épreuve anticipée Français Bac ES et Bac S !

Bac 2015 corrigés écrits épreuve anticipée Français Bac ES et Bac S !

Quelques heures après le début de l'épreuve, MCE vous propose les corrigés écrits épreuve anticipée Français Bac ES et Bac S !

L’épreuve anticipée de Français avait lieu ce matin, découvrez dès à présent les corrigés écrits épreuve anticipée Français Bac ES et Bac S ! Cette correction vous est proposée par IPECOM, Institut de préparation aux Écoles de Commerce, Enseignement Secondaire et Supérieur Privé, Classes à effectifs réduits.

Bac 2015: corrigés écrits épreuve anticipée Français Bac ES et Bac S !

Remarques sur le sujet

– Place du texte dans un corpus chronologique qui passe de la tragédie classique de Racine, à l’absurde avec Ionesco et un dramaturge contemporain, Gaudé.
– Il fallait donc penser à observer ce que Gaudé emprunte à la tragédie classique et comment il la renouvelle.
– Il s’agissait d’un monologue et il fallait donc également penser aux caractéristiques d’un texte théâtral qui ne se définit pas ici par l’échange et l’interaction. Evoquer dc la double énonciation et le rôle majeur du spectateur.
– Pr l’étude, il fallait tenir compte du fait qu’il n’y a pas de didascalies, dc pas d’indications de mise en scène. Le commentaire ne pouvait porter que sur le texte en lui-même.

Introduction
– Il n’était pas nécessairement attendu du candidat qu’il connaisse la biographie et la bibliographie de Laurent Gaudé mais étant donné qu’il a été récompensé par le prix Goncourt en 2004 pr le Soleil des Scorta, il aurait été judicieux de pouvoir el mentionner.
– A la fois romancier, noveliste et dramaturge, Laurent Gaudé met en œuvre dans ses œuvres un style particulier qui s’inspire de la tradition littéraire, tout en y apportant une touche très personnelle, notamment dans la syntaxe des phrases et la poésie de l’écriture.
– Si les élèves ne connaissaient pas du tout l’œuvre de l’auteur, ils pouvaient ouvrir le commentaire par l’ancrage dans la tragédie, le genre tragique.
– Au niveau formel, il fallait noter que le texte est écrit en vers libre
– Pbmatique : en quoi ce monologue représente-t-il un renouvellement de la tragédie classique ? Comment le passage met-il en scène la réflexion du héros tragique sur la mort ?

I – Une transposition historique
1) L’inspiration réaliste
Laurent Gaudé choisit de revisiter un épisode historique. Il met en scène un personnage ayant marqué l’histoire mais l’éloignement temporel a permis la création d’un aspect légendaire.
Le fait de mettre en scène un personnage marquant de l’histoire est une des caractéristiques de la tragédie.
On note les références spatiales et temporelles qui ancrent l’épisode dans une réalité tangible : « le Gange », « Les trésors de Babylone »,
2) La dimension narrative
Le personnage revient sur son parcours et fait le bilan de sa vie. C’est l’occasion pour lui de faire le récit de son histoire personnelle qui rejoint la grande Histoire.
On note les verbes conjugués au temps du récit, notamment le passé composé : « j’ai failli », « je l’ai laissé disparaître », dc allusions historiques

II – Un monologue tragique
1) L’omniprésence de la mort
Le monologue prend place à un moment crucial : la fin de vie et l’heure du bilan.
La mort est donc omniprésente. Elle est destinataire du monologue.
On note les adresses à la mort qui devient allégorie, à la deuxième personne du singulier, ce qui dénote une certaine proximité.
Le champ lexical de la mort est présent : « mourir », « agoniser », « meurt »
La figure du mourant est désignée par la métaphore « une de ces milliers d’ombres qui se croisent dans ces souterrains sans lumière »
2) L’expression d’une profonde détresse
Laurent Gaudé a recours aux procédés traditionnels de la tragédie pour exprimer les émotions exacerbées du héros.
On relève les anaphores et les parallélismes de construction : « sans épée, ni cheval / Sans ami, ni bataille », « je pleure », « malgré »
On remarque également le champ lexical de la tristesse et de la pitié, ainsi que les métaphores traditionnelles comme « ce feu qui me ronge », « secouée du souffle du cheval »

III – Un héros humain
1) Solitude et vacuité
Le héros de Gaudé se montre volontairement dans la plus grande solitude et le plus grand dénuement.
Le champ lexical de la solitude est omniprésent. Il apparaît à plusieurs reprises comme un homme comme les autres « une de ces millions d’ombres »
Les nombreuses périphrases soulignent l’abandon des richesses matérielles : « l’homme qui ne possède rien », « celui qui n’a pas osé », « l’homme qui meurt et disparaît avec sa soif »
On relève un nombre important de tournures négatives : « sans épée, ni cheval », « sana jamais parvenir à s’arrêter », « je ne vais plus courir »
Les vers les plus courts insistent sur son échec : « j’ai failli », « il ne reste plus rien »
2) Une réflexion universelle
A travers le bilan de vie du personnage, le dramaturge offre une réflexion beaucoup plus générale sur la condition de l’homme. Or, c’est bien le but originel de la tragédie : permettre la catharsis, la libération des passions et dc la réflexion sur notre propre destin humain.
La comparaison « nu comme au sortir de ma mère » insiste sur l’innocence, la pureté. La mort est vécue comme un retour aux origines.
Alors qu’il s’apprête à mourir, le héros remet en perspective son parcours. Il remet en question ce qui a guidé sa vie, c’est-à-dire son ambition, sa soif de conquête et s’aperçoit que la mort le ramène à un statut équivalent aux autres.
On peut noter l’opposition entre l’anaphore de « je pleure » aux vers 15 et 16 qui soulignent les regrets du héros de n’avoir pas poursuivi. Et celle de »Pleure sur moi » aux vers 22 et 28 qui montre le héros insatiable comme digne de pitié.
Il s’agit dc bien d’une réflexion à caractère universel que l’usage du « je » lyrique ne doit pas nous faire oublier.

Conclusion
Dans ce passage, Laurent Gaudé renouvelle la tragédie, dans un but précis : illustrer sa vision de la littérature et surtout de la vie.
Hyperbolique, excessif, poète même alors que la mort approche, son héros pourrait être celui de Racine ou de Corneille. Son monologue provoque terreur et pitié chez le spectateur ainsi que l’exigeait la tradition du XVIIème siècle. Mais le grand Alexandre se montre dans toute la fragilité de sa condition humaine et propose au public une réflexion sur le sens que nous donnons nos vies, sur nos priorités. Une réflexion extrêmement contemporaine…
C’est un motif quasi obsédant dans l’œuvre de Gaudé qui écrit dans Cris : « Nous n’avons pas le temps, le sang nous est compté ». Ou, pour finir sur une note plus optimiste, dans Danser les ombres : « S’il faut mourir, autant vivre un peu »

Cette correction vous a été proposée par IPECOM, Institut de préparation aux Écoles de Commerce, Enseignement Secondaire et Supérieur Privé, Classes à effectifs réduits.

Le Bac 2015 débutera le 17 juin et les premiers résultats sont annoncés pour le 7 juillet au matin, et pour le 10 juillet pour les lycéens au rattrapage. Retrouvez tous nos articles sur le Bac 2015 et tous les outils pour vous aider à réviser et à l’obtenir dans notre grand dossier BAC 2015, bon courage à tous.

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