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Apprentissage en écoles d’ingénieurs : un dispositif efficace inégalement soutenu et financé

Apprentissage en écoles d’ingénieurs : un dispositif efficace inégalement soutenu et financé

Ingénieurs: Pour vos formations, un dispositif inégalement soutenu a été crée.

La CDEFI a organisé le vendredi 16 octobre dernier, à l’occasion de son assemblée générale mensuelle, une réunion d’information thématique intitulée « Etat des lieux de l’apprentissage en écoles d’ingénieurs ». Une semaine avant la réunion de l’Observatoire des coûts de l’apprentissage, lancé en début d’année par la Conférence, cette réunion a permis de faire un tour d’horizon des pratiques des écoles d’ingénieurs en matière d’apprentissage, de préciser le rôle des CFA vis-à-vis des établissements et de dévoiler les premiers résultats d’une étude, menée pendant l’été, dans le but de déterminer notamment les incidences financières de la réforme.

Ingénieurs: Développement et évolution de l’apprentissage dans les formations d’ingénieurs, synthèse des éléments présentés par Evelyne Bouchon, déléguée générale du CEFI

Avec plus de 130 écoles1 habilitées à délivrer un ou plusieurs diplômes d’ingénieurs par la voie de l’apprentissage, 240 titres d’ingénieurs diplômés accessibles et au moins 10 nouveaux titres ouverts à la rentrée 2015-2016, l’apprentissage ne peut plus être considéré aujourd’hui comme une filière marginale : 13 % des diplômés ingénieurs en 2014 et 17 351 apprentis en formation selon la DEPP.

Tous les secteurs ou presque bénéficient de ce flux croissant d’ingénieurs formés au plus près des besoins des entreprises. Les secteurs qui accueillent le plus d’apprentis ingénieurs sont le génie mécanique/génie industriel, le secteur électronique/informatique/automatique et le BTP.

Les PME sont les premières à se féliciter de cette manne qui leur permet d’embaucher des jeunes suivant une formation d’une grande qualité : 36 % des apprentis ingénieurs diplômés en 2014 ont réalisé leur apprentissage dans une TPE ou une PME.

En termes d’insertion professionnelle, les résultats sont également probants : aucun écart significatif n’est à constater entre le taux d’insertion professionnelle des apprentis et celui des ingénieurs issus de la formation initiale sous statut étudiant. L’apprentissage est une filière à part entière qui présente de sérieux atouts pour ses candidats.

Ingénieurs: Le rôle des CFA dans l’apprentissage ingénieur, synthèse des éléments présentés par Frédéric Sauvage, vice-président de l’ANASUP et directeur de Formasup Nord-Pas de Calais

Pierres angulaires du dispositif, les CFA, qui reçoivent 56 % de la taxe d’apprentissage (au lieu des 51 % initialement prévus par la réforme), doivent aujourd’hui représenter pour les écoles d’ingénieurs des partenaires privilégiés, capables d’activer les différents leviers de négociation existant auprès des conseils régionaux.

Néanmoins, cette mission de négociation et de soutien des établissements vis-à-vis des régions n’est pas assumée de la même façon par tous les CFA qui reçoivent directement les fonds versés par les entreprises, sans pouvoir toujours les redistribuer aux établissements fléchés au regard des règles propres à chaque conseil régional. A une question de la salle qui relève que, « tenues par un contrat de sous-traitance vis-à-vis des CFA, nombreuses sont les écoles qui ne perçoivent rien de cette somme qui leur est due », il s’agit de privilégier un principe de fonctionnement transparent et incitatif.

Le CFA est également en charge d’expliquer aux financeurs (entreprises, conseils régionaux) les coûts affichés des formations. En la matière, de grandes disparités existent entre les écoles, qui invitent tous les acteurs à plus de transparence. Le modèle économique des écoles d’ingénieurs n’est pas toujours compris par l’ensemble des acteurs. Le coût des activités de recherche n’est, en particulier, pas intégré au calcul du coût de la formation. Il est souvent plus élevé en école d’ingénieurs qu’en école de commerce, induisant une difficulté supplémentaire pour nos établissements.

La CTI et l’apprentissage ingénieur, synthèse des éléments présentés par Sandrine Javelaud, directrice de mission éducation et enseignement supérieur au MEDEF et membre de la CTI

La CTI évalue en la matière 13 critères clés, qu’il est possible de regrouper en 6 catégories :

1. Une formation en trois ans sous statut salarié avec une alternance jusqu’au bout du Projet de fin d’études

2. Un processus spécifique de recrutement : l’apprentissage permet en effet de recruter majoritairement des jeunes issus de DUT, constituant ainsi un vivier plus inclusif, les apprentis étant affranchis de droits d’inscription.

3. Une stratégie de formation fondée sur la pédagogie de l’alternance intégrant une ouverture internationale et un lien formation-recherche

4. Des alternances co-construites avec l’entreprise de façon qu’au moins 30 % des crédits ECTS soient évalués en entreprise

5. Des outils supports de la stratégie de formation : visites en entreprise, calendriers d’alternance et tableaux croisés de formation

6. Un budget soutenable (visibilité sur trois ans) et des partenariats (relations avec le CFA).

La sortie prochaine de R&O 2016 fera apparaître une manière nouvelle pour la CTI de traiter l’apprentissage. Ce dispositif est désormais pleinement intégré dans la vie des écoles puisque les FISE (formations initiales sous statut étudiant) et les FISA (formations initiales sous statut apprenti) sont présentées en parallèle.

* Impact de la réforme sur les écoles d’ingénieurs : présentation des résultats de l’enquête apprentissage de la CDEFI et de la CGE par Jean-Louis Allard, directeur de l’EI CESI

La CDEFI a réalisé une enquête dans le but d’alimenter la prochaine réunion de l’observatoire des coûts de l’apprentissage. 129 écoles y ont répondu, pour un effectif total de 12 099 apprentis, soit 70 % du nombre total d’apprentis ingénieurs.

Parmi l’ensemble des éléments abordés (effectifs, partenariats, coûts, etc.), la relation entre CFA et écoles d’ingénieurs a fait l’objet d’une attention particulière :

* les écoles d’ingénieurs sont majoritairement en contrat avec des CFAI (CFA de branche et métallurgie) pour 45 % d’entre elles, puis par des CFA régis par une association (29 %). 13 % seulement disposent de CFA propres à l’établissement.

* 82 % des écoles sont les seuls opérateurs pédagogiques des formations dispensées et 18 % partagent la réalisation pédagogique avec le CFA.

* 55 % des écoles sont membres de la gouvernance du CFA et 59 % des écoles ont connaissance des comptes du CFA.

Un constat gênant qui ne manque pas de poser à nouveau la question de la transparence des relations entre CFA et établissements.

Les questions posées sur les effets de la réforme sur le nombre de candidats et sur la réactivité des entreprises indiquent que les formations d’ingénieurs sont toujours aussi attractives pour les entreprises, et ce indépendamment de la réforme : 52 % des écoles estiment qu’une augmentation du nombre de candidats est observée et 83 % considèrent que les entreprises sont aussi réactives ou plu

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