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FAGE "Loi Fioraso : Vingt voix pour une majorité, la voix étudiante malmenée"

Cet après-midi, l’Assemblée Nationale a timidement adopté en vote solennel le projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur et de la recherche avec 289 voix pour et 248 voix contre. C’est une assemblée divisée et perplexe qui s’est prononcée sans conviction en faveur d’un texte n’allant pas au bout des ambitions qui lui étaient attribuées

Les étudiants de France, qui attendaient que cette loi traduise une réelle volonté politique d’amélioration des conditions de vie et d’étude, sont eux aussi perplexes. Si ce ne sont que 20 voix qui autorisent ce texte à recueillir la majorité permettant son adoption, la FAGE se désole que celle des étudiants n’ait su trouver un écho plus satisfaisant au coeur de ce projet.

La jeunesse n’a cessé d’être force de proposition à travers les revendications portées par la FAGE, des Assises de l’Enseignement supérieur au passage du projet de loi devant l’Assemblée Nationale. Bien que la FAGE note certains points d’amélioration dans cette loi, le contrat est encore loin d’être rempli. Ainsi faut-il relever la mise en place d’une stratégie nationale et d’une cotutelle de l’ensemble des formations d’enseignement supérieur assurées par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

La FAGE se félicite de cette victoire, qui pose la première pierre de l’intégration de l’ensemble de ces formations à l’Université. De plus, l’article 2 de cette loi permettant que des enseignements disciplinaires soient dispensés en langue étrangère est un progrès venant répondre à une nécessité criante. La FAGE regrette le débat inapproprié attisé par le conservatisme de certains acteurs sur la question, mais se réjouit de cette mesure qui ne manquera pas de permettre la promotion de la francophonie et une insertion professionnelle facilitée.

La FAGE a su faire inscrire la réussite des étudiants dans le texte. De même elle a été entendue dans sa volonté de favoriser la réussite des étudiants en permettant un accueil accru des bacheliers technologiques et professionnels dans les IUT et STS. Cela devant se faire dans une logique de dialogue entre les différents acteurs locaux afin de permettre aux IUT de conserver leurs spécificités sans se détourner de leurs objectifs premiers.

La question de la première année commune aux études de santé a été un point important du débat où la FAGE a su amener les députés sur la même proposition que celle des étudiants. Les étudiants continueront de rejeter la concurrence et la lucrativité que certains aimeraient voir apparaître dans la vie étudiante en démantelant le réseau des oeuvres. La FAGE n’acceptera pas plus qu’un rôle plus important donné aux Régions les conduise à pouvoir influencer les maquettes de formations.

Enfin, la FAGE ne cessera de s’élever contre une vision clivante de l’enseignement supérieur qui voudrait que l’Université en soit la poubelle. Les étudiants de France sont consternés par l’amendement adopté qui crée un droit d’accès aux formations sélectives pour les meilleurs bacheliers, et considérant de facto l’Université comme non digne de recevoir ces « meilleurs élèves ».

La FAGE ne se satisfera pas de déclarations de bonne volonté et attend des sénateurs qu’ils portent l’ambition de remettre l’Université et l’égalité des chances au centre de l’enseignement supérieur. C’est pourquoi les étudiants ne peuvent se satisfaire d’annonces sans que des moyens soient alloués à leurs réalisations. De même, il n’est pas pensable que le gouvernement poursuive le double discours qui consiste à dire vouloir agir pour la réussite des étudiants sans entreprendre la réforme des aides sociales étudiantes conduisant à la mise en place de l’Aide Globale d’Indépendance (AGI).

Communiqué

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