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ESCP Europe : les raisons de l’éviction d’Edouard Husson par la CCIP

ESCP Europe les raisons de l'éviction d'Edouard Husson par la CCIP

La nouvelle a fait grand bruit dans le sérail des Grandes Ecoles, d'autant qu'elle pourrait en dire long sur les intentions à moyen termes des chambres de commerce et de l'industrie françaises : pour s'être opposé à la ligne de développement de la chambre francilienne dont dépent l'ESCP Europe, son DG Edouard Husson a du prendre la porte

Lundi 26 mai dernier, le chef de l’école de commerce ESCP Europe était convoqué par son assemblée consulaire de tutelle, à savoir la Chambre de Commerce et d’Industrie de région Paris – Île-de-France. Le motif de la rencontre ? Son licenciement pur et simple.

Si les raisons de l’ire de la CCIP tiennent en plusieurs points, la pierre d’achoppement aura été le refus de l’ancien conseiller de Valérie Pécresse au MESR qu’ESCP absorbe l’école post-bac Novancia pourtant détenue par la même chambre.

Qu’est-ce qui justifie un tel projet de fusion entre ESCP Europe et Novancia ?

Est-on en train d’assister à une reprise en main musclée de nos écoles de commerce par les CCI ? En effet, pour éviter une trop grande dispersion face à la concurrence internationale et dans un souci de ne pas monter des écoles du même groupe les unes contre les autres, les fusions se généralisent à l’instar de la SKEMA, de NEOMA Business School ou encore de KEDGE, toutes apparues ces dernières années. Certains parlent même de faire passer le nombre actuel d’ESC d’environ 137 à une petite vingtaine seulement. Car les temps sont durs y compris pour les meilleures d’entre elles : c’est ainsi qu’ESCP a vu ses subventions de la chambre passer de 8 à 5 millions d’euros en 2014, que l’ESSEC a enregistré un bilan comptable 2013 déficitaire de 7 millions d’euros…

La CCIP de Paris qui ne semble pas échapper à cette mode des rapprochements, décide donc d’adosser Novancia, sa petite dernière, à son deuxième poids lourd avec HEC, c’est-à-dire ESCP Europe. C’est que l’établissement implanté à Paris présente déjà une trésorerie plombée. Or, problème : la feuille stratégique d’Edouard Husson mise sur une multiplication des cursus courts post-bac, de type bachelor, d’envergure européenne dont le projet d’ouvrir en 2015 une formation de ce type réservée aux seuls étudiants étrangers. Pas sur un rapprochement avec des entités soeurs. Il n’en aura pas fallu plus au président de la CCIP P.A Gailly pour remercier le directeur rebelle.

La chambre dément toute démarche équivalente concernant le sort d’HEC Paris

La CCIP avait eu déjà eu des accrochages avec le prédécesseur d’Edouard Husson Pascal Morand, qui avait lui aussi fini par jeter l’éponge. Hasard ou non, le secrétaire général de l’école Pierre Koch déserte lui aussi ESCP pour l’Université de Technologie de Troyes qui l’accueille à sa tête dès le mois de septembre 2014. Quoiqu’il en soit, la chambre avance ses pièces sur le dossier Novancia, déjà née en 2007 d’un rapprochement administratif entre Advancia et Négocia, une école qui forme environ 1 000 diplômés par an et qui possède un campus à Montparnasse et un second à la Porte de Champerret.

Actuellement, la Chambre de Commerce et d’Industrie de région Paris – Île-de-France détient 24 écoles qui se répartissent sur 8 départements franciliens et représentent la masse impressionnante de 31 700 étudiants. Et puisque les lignes bougent autant entre ses établissements-membres, les spéculations vont déjà bon train sur une perspective de fusion entre les deux mastodontes HEC Paris et ESCP Europe pour une super-école qui aurait de quoi faire trembler ses homologues. Mais ne rêvons point trop : P.A Gailly a confirmé à Challenges qu’il n’y a pour l’heure rien à signaler de ce côté là : Il n’y a pas le début d’un questionnement.

Sources : challenges , educpros , e-orientations , campus.cci-paris-idf

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