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Prostitution Etudiante : l'Essonne prend le pouls de sa population

Il y a les étudiants qui travaillent à côté de leurs études pour être en mesure de les payer. Il y a aussi tous ceux qui dépassent la ligne rouge en allant jusqu’à tarifer des rapports sexuels pour s’en sortir. Le Conseil Général de l’Essonne a voulu en savoir plus à ce propos en sondant sa communauté étudiante

La prostitution étudiante, qu’en est-il chez nous ?

Si elle existe bien, elle joue la plupart du temps à cache-cache avec les stats officielles et alimente surtout les rumeurs les plus folles.

Pour tenter de clarifier un peu la situation, le Conseil Général de l’Essonne a voulu poser la question à ses étudiants.

En effet, ce dernier a expédié pas moins de 34 000 questionnaires aux étudiants inscrits au sein des facultés d’Evry-Val-de-Seine et de Paris-Sud-XI-Orsay et portant sur leur expérience de pratiques sexuelles en l’échange de biens ou de services.

Il a récolté 843 d’entre eux dûment complétés et a ainsi pu établir que 2,7% du panel pris en compte, soit 23 étudiants – dont 13 femmes et 10 hommes – avaient déjà pratiqué au moins une fois un échange de prestations sexuelles. Pire: 10,6% d’entre eux disent avoir déjà recouru à cette pratique ou du moins en avoir eu l’intention.

« Galop d’essai« 

Détacher un trait d’union entre précarité de la condition étudiante et phénomène de prostitution des jeunes, voilà l’ambition que semble s’être donné le département par l’entremise de l’Observatoire de lutte contre les discriminations qui a conduit l’enquête.

Si les premières voix s’élèvent contre l’approximation de tels résultats et la difficulté à établir un net bilan national de la situation, la conseillère générale de l’Essonne Maud Olivier tient à défendre son projet: «C’est un galop d’essai pour avoir une réelle idée de la prostitution estudiantine. Mais un galop d’essai intéressant», explique-t-elle à nos confrères de 20 minutes.

Mieux cerner le phénomène pour guider la réponse des pouvoirs publics

D’autant que cette étude devrait marquer le début d’une série: l’élue annonce d’ores est déjà qu’«une autre étude sera lancée en octobre prochain, quand tout le monde sera rentré, avec des questionnaires écrits dans les Crous, les logements étudiants, etc.». Le principe étant de parvenir à «identifier plus clairement la prostitution étudiante pour savoir quelles actions engager», conclut-elle.

Que la solution soit trouvée pour joindre les deux bouts d’un point de vue alimentaire, assurer ses frais de scolarité ou encore amortir son train de vie, la chose n’est pas facile à admettre. Les étudiants qui pratiquent la prostitution sont la plupart du temps dans le déni, ainsi que le montre l’enquête: cette dernière affirme que 43,3% des sondés ayant tarifé leurs rapports considèrent ne pas avoir pratiqué de vente de leurs corps.

T. C.

Sources : 20minutes , Le Parisien

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