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15 étudiants de l'université de Damas anéantis par un tir de mortier

La Syrie n’en a pas fini de verser le sang. C’est maintenant aux étudiants de la capitale Damas de payer un lourd tribut pour ce qui semble bien être une bavure

Nous sommes en plein centre-ville de la capitale syrienne, hier jeudi 28 mars, dans un des bâtiments de l’Ecole d’architecture du quartier de Baramkeh.

C’est encore largement l’heure de casser la croûte et la petite cour qui abrite la cafétéria est encore remplie de monde.

C’est à ce moment là que plusieurs obus tombent dans l’enceinte de la fac, située à deux doigts de la place des Omeyyades. Trop tard : le sol joliment carrelé ponctué de tables et chaises en plastique couleur tic-tac, vert et orange, est en un instant couvert de traînées sanglantes.

En un éclair

Les bâches protégeant du soleil sont percées comme des mouchoirs et plus d’une dizaine d’étudiants sont pulvérisés sur le champ. Le bilan officiel évoque entre 12 et 15 morts ainsi que de nombreux blessés, d’après l’Observatoire syrien des droits de l’homme.

Il faut dire que les attaques à l’explosif s’étaient intensifiées ces derniers jours dans le fief du gouvernement de Bachar El Assad, les rebelles de l’Armée Syrienne Libre maintenant la pression sur le pouvoir.

Si en effet 5 autres morts ont été dénombrés au cours de tirs précédents, dont plusieurs sur un des bâtiments de la télévision d’Etat, on a encore aucune certitude sur l’origine de l’action menée contre la fac d’archi. En effet, les deux camps s’accusent l’un l’autre de causer des victimes collatérales dans leur obstination meurtrière.

Qui-est-ce ?

Pour preuve, la chaîne proche du pouvoir al-Ikhbariya accuse les barbares opposants au régime d’être responsable de cette bavure et on sait, du reste, que le campus est bordé de bâtiments officiels. En effet on trouve à proximité immédiate du site rien de moins que le ministère de la défense ou encore la résidence principale de la présidence syrienne.

Côté rebelle, on estime que crime fratricide porte la marque du travail de sape des hommes du « Boucher de Damas », désormais prêts à tout pour rendre impopulaires les insurgés, y compris saigner à blanc leur propre jeunesse.

T.C.

Source : Le Nouvel Observateur

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