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Non, l’Université n’est pas la poubelle de l’Enseignement supérieur

Deux amendements adoptés la nuit du 23 mai a l’Assemblée Nationale sur le projet de loi d’orientation de l’enseignement supérieur et de la recherche. Le premier consiste à mettre fin à la gratuité des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). Plus grave selon la FAGE, les députés ont décidé la même nuit de renforcer un système d’Enseignement supérieur à deux vitesses

Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 mai, Vincent Feltesse (rapporteur du projet de loi de l’enseignement supérieur et la recherche) et Jérome Guedj, députés PS, ont fait adopter deux amendements par l’Assemblée nationale.

Le premier consiste à mettre fin à la gratuité des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE). La FAGE s’interroge sur ce choix qui a consisté à aligner par le haut les frais d’inscription, alors même que le mois dernier, l’Allemagne décidait de rendre l’accès gratuit à l’ensemble de ses formations supérieures. Le gouvernement a d’ailleurs émis un avis défavorable à cet amendement.

La FAGE considère qu’il s’agit là d’une mesure d’affichage qui voudrait faire croire que le rapprochement entre ces classes (où la majorité des étudiants sont issus des catégories les plus favorisées de la population) et les Universités est réellement en route.

Plutôt qu’une mesure d’affichage mettant fin à ce privilège napoléonien, les étudiants attendent que l’Université soit réellement placée comme l’acteur central de l’Enseignement supérieur.

Plus grave, les députés ont décidé la même nuit de renforcer un système d’Enseignement supérieur à deux vitesses. Alors que Vincent Feltese et Jérome Guedj inventaient «les très grandes écoles» et se gargarisaient en expliquant qu’ils en sont eux-mêmes issus, les parlementaires décidaient de considérer l’Université comme la poubelle de l’Enseignement supérieur, cela avec l’accord du Gouvernement.

La FAGE est consternée par l’amendement adopté qui crée un droit d’accès aux formations sélectives pour les meilleurs bacheliers de France, cela concerne naturellement plus spécifiquement les CPGE.

Par ce choix, les députés estiment donc que l’Université n’est pas faite pour les meilleurs élèves. La majorité choisit ainsi de rejoindre la thèse que Monsieur Chatel avait exposée en octobre 2009 : l’excellence pour les meilleurs, une place à l’Université pour les autres.

Le Gouvernement et la majorité parlementaire ont ainsi fait le choix d’entretenir la fracture de l’Enseignement supérieur actuel et même de la renforcer.
Sous couvert de vouloir mettre fin à «l’autocensure sociale naturelle», c’est en réalité le témoignage d’un mépris profond de l’Université et de ses valeurs que les porteurs de l’amendement ont témoigné, soutenus par le Gouvernement. C’est l’ensemble des 1,5 million d’étudiants en Université qui se sentent ainsi méprisés et dévalorisés.

La FAGE demande que cet amendement soit rediscuté et que les députés s’y opposent.

La FAGE attend des éclaircissements immédiats de la part du Gouvernement sur cette vision de l’Enseignement supérieur où l’Université se verrait privée de son excellence au profit des Grandes écoles et des Classes préparatoires.

Communiqué de Presse

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