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IPJ Paris-Dauphine : Journalisme, la diversité à la source

L’ascenseur social est en panne. La presse en parle beaucoup, mais qu’en est-il au sein des rédactions ? En signant la Charte de la diversité mercredi 22 mai 2013 à l’Université Paris-Dauphine, sous le haut parrainage de Lilian Thuram, l’Institut Pratique du Journalisme (IPJ) a montré sa volonté de développer la politique d’égalité des chances qu’il mène depuis dix ans

Des profils qui représentent toute la société française, un traitement de l’information diversifié… C’est au côté de Lilian Thuram, qui s’engage tous les jours avec sa Fondation sur le terrain de la lutte contre les discriminations, que Laurent Batsch, président de l’Université Paris Dauphine, Denis Jeambar, président de l’Institut Pratique du Journalisme, et Pascal Guénée, directeur d’IPJ, ont signé la Charte de la diversité et ont présenté les actions et engagements d’IPJ pour une meilleure représentation de la diversité dans le journalisme. La vocation du journaliste est de rendre compte du monde qui l’entoure, un monde de plus en plus complexe et difficile à appréhender.

« A IPJ Paris-Dauphine, nous sommes convaincus que la différence des parcours et des origines constitue une richesse certaine, d’autant plus essentielle au sein de métiers qui traitent de toute l’information à destination de tous nos concitoyens, explique Pascal Guénée. En tant qu’école de journalisme, il nous appartient dans nos missions d’œuvrerà une meilleure représentation de la société française dans les médias, qu’il s’agisse de l’origine sociale, de l’identité ethnoculturelle, du genre, du handicap.»

Agir sur la diversité des profils

Depuis dix ans, IPJ Paris-Dauphine agit à la source, dès la formation des futurs journalistes. IPJ a été la première école à proposer l’enseignement du journalisme par apprentissage en 2004. Les étudiants ne paient pas de droits de scolarité. La priorité est donnée aux candidats boursiers (environ 80 % de boursiers dans nos deux promotions actuelles qui comptent 35 apprentis). La promotion qui a achevé son cursus en janvier 2013 a obtenu un diplôme au grade de master, comme pour les étudiants entrés par concours. Aujourd’hui, l’insertion
professionnelle de la voie par apprentissage est équivalente à celle de la formation temps plein.

Cette politique d’égalité des chances concerne également le master « temps plein » (par voie du concours), qui comprend 30 à 40 % de boursiers, exonérés des droits de scolarité. Par ailleurs, les épreuves du concours ont été évaluées afin de les rendre accessibles à tous. Ainsi, l’épreuve de culture générale prend en compte la diversité des cultures via les thèmes abordés (religion, culture, sciences, lettres…). IPJ Paris-Dauphine mène également des actions pour sensibiliser en amont des écoliers qui ne se projettent pas dans les métiers du
journalisme, du fait de l’autocensure et du manque d’accès à l’information : participation au programme « Egalité des chances » de la Fondation Dauphine, aux Entretiens de l’Excellence du Club du XXIe siècle, échanges avec les élèves de lycées de ZEP…

Agir sur l’enseignement du journalisme

Tant les étudiants que l’équipe pédagogique permanente d’IPJ bénéficient d’une sensibilisation (cours, conférences, formations) à la diversité, à la prise en compte du handicap, de l’égalité hommes-femmes et à la lutte contre les stéréotypes dans le traitement de l’information. Une démarche sera renforcée dès la rentrée prochaine avec une plus grande implication des intervenants, professeurs et journalistes.

Agir en partenariat avec les médias et les instances professionnelles

Des partenaires comme l’AFP, France Télévisions ou Radio France accompagnent l’école dans sa politique d’égalité des chances. Des partenariats qui se multiplient avec d’autres médias. Par ailleurs, l’Institut contribue à la réflexion sur la diversité dans les médias auprès de différentes instances professionnelles (Assises du journalisme, Conférence des métiers du journalisme, édition d’un Manuel de la diversité dans les écoles de journalisme). Pascale Colisson, responsable de la mission diversité d’IPJ Paris-Dauphine, a été nommée en mars 2013 membre de l’Observatoire de la diversité du CSA. En signant la Charte de la diversité, IPJ Paris-Dauphine pose le premier jalon vers le Label.

A propos de l’Université Paris-Dauphine

L’Université Paris-Dauphine est un grand établissement d’enseignement supérieur exerçant des activités de formation (initiale et continue) et de recherche dans le champ des sciences des organisations et de la décision (gestion, économie, mathématiques, informatique, droit, sociologie et science politique). Avec 386 professeurs permanents, 9500 étudiants dont 4566 en Master, et plus de 159 formations de niveau Licence, Master et Doctorat. Ré-accréditée Equis en 2012, l’Université Paris-Dauphine est l’une des universités leaders en Europe dans son
domaine et est membre fondateur de PSL (Paris Sciences et Lettres), qui fait partie des initiatives d’excellence retenues par un jury international dans le cadre du Grand Emprunt. Plus d’infos à l’adresse suivante : www.dauphine.fr

IPJ, l’Institut Pratique du Journalisme de l’Université Paris-Dauphine, délivre un diplôme de journalisme grade de Master, reconnu par l’Etat et par la convention collective de travail des journalistes depuis 1991. Créé en 1978 par l’historien Pierre Miquel, IPJ est devenu par décret en septembre 2011, l’Institut Pratique du Journalisme de l’Université Paris-Dauphine. Il est aujourd’hui présidé par Denis Jeambar et dirigé par Pascal Guénée.

Témoignages d’apprentis

– Alexandra Marie, journaliste à France 3 Ile-de-France, promotion 2005-2007 « Le journalisme repousse autant les jeunes qu’il les fascine »

« Devenir journaliste ? Oublie, tu n’as pas de réseau. » C’est sans aucun doute cette phrase prononcée par son entourage qui a donné à Alexandra Marie la volonté de s’accrocher à son ambition. Dépasser les idées reçues, voir plus loin. Le réseau ? Le pouvoir ? La reproduction sociale ? « Peu importe, si je n’entre pas par la grande porte, j’entrerai par la petite », se disait-elle. L’apprentissage d’IPJ est ainsi venu répondre a cette prétendue lacune de réseau. Alexandra s’est retrouvée au sein d’une rédaction de France 3 ou elle a acquis les codes et les exigences de la profession. Une fois diplômée, elle a obtenu sa carte de presse et intégré le groupe France Télévisions en 2010. Aujourd’hui, elle travaille pour France 3 Ile-de-France. Elle y a mené un projet qui lui tenait à cœur: ouvrir un bureau de France Télévisions en Seine-Saint-Denis.

Elle développe une approche de proximité, au-delà des événements qui s’y déroulent, pour donner à voir les réalités quotidiennes des habitants. « Souvent, je rencontre des jeunes que le journalisme repousse autant qu’il les fascine. Nombreux sont ceux qui évoquent le métier sans oser s’y projeter tant les barrières sociales et psychologiques sont nombreuses. Je les encourage toujours à se lancer et tente d’en accompagner certains dans ce sens. Eux non plus n’ont pas de réseau, mais souvent ils portent un regard singulier sur ce qui les entoure. » Pour Alexandra, c’est la base du métier de journaliste.

– Alain Stromboni, journaliste à Paris-Turf, promotion 2010-2012 « L’apprentissage : travailler et apprendre en même temps »

« Aussi longtemps que je me souvienne, j’ai toujours voulu être journaliste. D’ailleurs, sur les fiches de renseignements que l’on remplissait à l’école primaire, puis au collège, j’inscrivais toujours  » journaliste sportif  » dans la case  » profession envisagée « . » C’est donc tout naturellement qu’Alain envisage d’intégrer un cursus de journalisme. Après une licence en histoire, il tente les concours d’entrée des écoles reconnues. Recalé à chaque fois. « Parfois de très près, souvent de très loin. » Retour à la case fac où il décroche un Master. Mais les temps sont durs et rester à Paris coûte cher.

« Alors que j’avais décidé de trouver un job par mes propres moyens, je tente les épreuves de sélection pour intégrer l’Unité de Formation par Apprentissage (UFA) de l’IPJ et du CFA Paris Académie Entreprises. Et là, en y allant sans aucune pression, je suis admis dans la sixième promotion de l’UFA. L’école m’a proposé de travailler en alternance au quotidien Paris-Turf pendant deux ans. J’ai accepté, même si je ne connaissais pas grand-chose aux courses de chevaux. La formation en alternance correspondait exactement à mes attentes : travailler et apprendre en même temps. Aujourd’hui, je travaille toujours à Paris-Turf. »

– Zoé Leroy, apprentie à l’AFP, promotion 2013-2015 « Je pensais que le journalisme était un métier trop élitiste »

Son premier émoi journalistique remonte à l’année de ses dix ans. Zoé Leroy a créé avec des copains les Scoops du Morinand. Un journal de quartier où ils racontaient la vie quotidienne des habitants. « Je trouvais ça passionnant. » Étrangement, après avoir effectué l’ensemble de ses stages du secondaire dans des rédactions, elle met le journalisme de côté une fois arrivée à l’université. Zoé pensait « que c’était un métier trop élitiste ».

Mais à 21 ans, elle arrête ses études en marketing, forcée de constater qu’elle n’était pas à sa place. Le virus du journalisme la reprend. Elle lance avec des amis un pure player culturel et pige à droite et à gauche. Elle décide alors de retourner sur les bancs de l’école pour apprendre les bases du métier. « Aujourd’hui, je suis apprentie journaliste. Je suis en Master 1 à IPJ Paris-Dauphine en spécialisation télévision en alternance avec l’AFP. ».

Communiqué

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