L’université Fernando Pessoa, une école de médecine privée qui s’est installée à Toulon avec fracas en 2012, récidive en décidant d’ouvrir une nouvelle antenne sur Béziers. Le cabinet de la ministre du MESR voit rouge et émet un avis défavorable. Décryptage
L’internationalisation, le décloisonnement de la recherche et des systèmes de crédits ou encore la circulation des cerveaux pourraient-ils avoir un revers moins glorieux ? C’est la question que se pose la ministre du MESR au moment de statuer sur le cas de la future école privée qui doit s’implanter sur Béziers, l’ « université» de médecine « Fernando Pessoa ».
La situation se complique entre le maire UMP de Béziers qui annonce la nouvelle en prenant tout le monde de cours cet été et les futurs locaux de l’école qui doivent s’adjoindre à ceux existants de l’IUT Béziers.
Dans de beaux draps
Il faut dire que l’école de santé privée cumule les bévues : en plus de poser le problème d’usurper le terme d’ « université » réservé aux seules facs publiques, l’université Fernando Pessoa ne se fait pas voir du meilleur œil du gouvernement en ouvrant un établissement de formation en santé parallèle au circuit public, susceptible de faire tomber les recalés du concours de médecine dans son escarcelle.
Très réglementées dans notre pays, les études de médecine font notamment l’objet d’un numerus clausus, qui est l’effectif annuel maximal des médecins pourvus par la France.
Soin dentaire…ou architecture ?
L’établissement délivre des titres portugais mais qui devraient être valables en France selon la législation européenne. 5 types de formation sont dispensés, dans des disciplines aussi variées que l’orthophonie, la chirurgie dentaire, la physiothérapie, les sciences humaines ou l’architecture-urbanisme.
Avec des effectifs de 190 étudiants, l’établissement Fernando Pessoa se donne 3 ans pour conquérir quelques 570 étudiants en tout.
Après avoir déclenché les foudres de l’Union Nationale des Etudiants en Chirurgie Dentaire, le « centre universitaire Fernando Pessoa France » se heurte donc cette fois au carton jaune de la ministre qui menace de saisir le procureur de la République, par l’entremise du recteur d’académie, en cas d’entêtement à ouvrir quand même.
T.C.
Source : France 3 région
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