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Les professeurs de classes préparatoires scientifiques soutiennent le mouvement « Sciences en marche »

Les professeurs de classes préparatoires scientifiques soutiennent le mouvement Sciences en marche

Les professeurs de classes préparatoires scientifiques soutiennent le mouvement « Sciences en Marche » et réaffirment leur engagement auprès de la communauté Scientifique

A quelques jours de la manifestation « Sciences en Marche », qui commencera le 26 septembre dans plusieurs villes de France et qui se terminera le 17 octobre à Paris, devant l’Assemblée Nationale, l’Union des Professeurs de classes préparatoires Scientifiques (UPS) tient à réaffirmer son engagement et son appui à la communauté scientifique et universitaire. Ainsi, en cette rentrée 2014, l’UPS souhaite souligner avec force son engagement pour les Sciences, partout où elle en a la légitimité.

Nous soutenons l’initiative des chercheurs qui se battent pour la recherche et marchent pour la Science


Nous partageons l’analyse de nos collègues chercheurs. Il faut que les moyens affectés à la recherche servent à financer des postes de chercheurs. Les modes de financement actuels de la recherche publique sont une source de gaspillage que le pays ne peut pas se permettre.

Les professeurs de classes préparatoires scientifiques demandent la rénovation de la filière scientifique du lycée

Depuis 2009, nous tâchons d’alerter sur les risques que court la formation d’ingénieurs et de scientifiques innovants dans notre pays. Nous demandons la rénovation de la filière scientifique du lycée, et plus généralement, une réflexion sur les enjeux de la formation scientifique qui engage largement les partenaires de l’aval de cette formation, seuls susceptibles de prendre la mesure de l’impact à l’international des renoncements que nous avons laissés opérer au fil des réformes.

Les chiffres sont éloquents : entre 1982 et 2013, on a constaté une diminution de 20 % de l’horaire de mathématiques et physique-chimie sur le cycle terminal : 800 heures jusqu’en 1995, 640 heures depuis 2013. Cette baisse impacte essentiellement la classe de première. La filière S n’affiche désormais ses ambitions scientifiques qu’à partir de la classe de terminale.

La dernière réforme du lycée se donnait pour objectif de rapprocher les différentes filières en augmentant le poids du tronc commun. Une conséquence a été que dans le domaine des compétences de raisonnement et de logique mathématique, le programme de mathématiques de terminale S est un copié-collé des mêmes paragraphes des programmes de seconde et première (S et ES). Le peu de démonstrations exigibles dans le cours, opposé à la masse de résultats à connaître et à savoir utiliser sous forme de boîtes noires, rend difficile l’appropriation progressive par les élèves des techniques de démonstration et des éléments de logique qui font partie des compétences théoriquement exigibles.

Une autre conséquence a été que, pour dégager des heures d’accompagnement personnalisé pour les élèves, on a amputé les enseignements scientifiques en filière S. Les nouveaux horaires très réduits de physique-chimie en 1ère S, assortis d’un programme très volumineux, condamnent à un travail superficiel. Les bacheliers S arrivent dans l’enseignement supérieur scientifique avec une formation en physique-chimie qui relève de la culture générale, alors que les objectifs affichés sont très ambitieux. Le gouffre qui s’est ouvert entre les ambitions affichées et la réalité a été cause de la fronde des candidats au bac S 2014. En fin de compte, il n’y a jamais eu autant de mentions très bien au bac S qu’à cette session.

Mais qui est dupe ? Qui se soucie du devenir de ces nouveaux bacheliers qui vont s’engager dans l’enseignement supérieur scientifique, et qui deviendront les enseignants, les ingénieurs, les chercheurs de demain ?

Nous suivons avec intérêt les travaux du Conseil Supérieur des Programmes (CSP), et nous attendons les déclinaisons du socle commun dans les programmes de collège. Nous espérons que très rapidement, une réflexion ambitieuse suivra pour le lycée. Le président du CSP avait répondu positivement à notre demande à être auditionnés le moment venu.

Nous demandons que l’enseignement de l’informatique trouve sa juste place dans le paysage éducatif

Depuis la rentrée 2013, l’informatique est entrée en force dans les classes préparatoires scientifiques. Alors qu’elle n’était jusque-là enseignée qu’en option dans une seule des filières, elle est maintenant enseignée à tous dans toutes les filières. Installer les cours et les travaux pratiques dans les cursus et rédiger des programmes sans se soucier qu’il existe des professeurs pour les enseigner était téméraire. Persévérer dans cette situation bancale serait irresponsable. Il faut former des professeurs pour tous les niveaux d’enseignement, y compris des agrégés d’informatique pour enseigner dans le post-bac.

Nous sommes préoccupés par la situation de l’enseignement supérieur scientifique

Depuis 2007, les établissements d’enseignement supérieur ont mis beaucoup de temps et d’énergie à absorber les réformes LRU et ESR. Pour l’instant, le résultat de ces mutations n’est pas encore très clair. Nous suivons en particulier les évolutions dans deux secteurs parce qu’ils concernent le futur proche de nos étudiants : les écoles d’ingénieur et les métiers de l’enseignement et de la recherche. Nous espérons que les écoles d’ingénieurs pourront garder la nécessaire part d’autonomie qui leur permettra de continuer à innover, à irriguer l’économie du pays et à rayonner à l’international. Nous nous inquiétons fortement de la crise de recrutement de professeurs de mathématiques, à un moment où les effectifs d’élèves sont en croissance. Et nous attendons du gouvernement qu’il comprenne l’urgence qu’il y a à soutenir l’emploi scientifique à tous les niveaux de l’ESR.

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