Une erreur à ne pas commettre avec le Maroc est de le considérer comme un pays chaud. Il s’agit, en fait, d’un pays ensoleillé…
Aussi, dès que Ra le mystérieux, comme le nommeraient nos voisins égyptiens, disparaît, la température baisse. Parfois sérieusement. Surtout en hiver.
C’est ce que nous a été prouvé par cette nuit polaire durant laquelle organisation et astuce ont été plus que nécessaires afin de ne pas grelotter sous un bon 0 degré Celsius. Surtout quand le seul toit est une tente à la mince étoffe…
L’apparition des premiers rayons a donc mis du temps avant de ré-installer une douceur plus conforme aux attentes et espoirs des uns et des autres.
Le brief quotidien de Jean Pierre Berthet, directeur de course, devant se tenir à 7h30 afin que les premiers départs de cette seconde étape sportive puissent avoir lieu à 8 h, on a donc commencé à plier les tentes, par ci par là, laissant naître une seconde difficulté après le froid de la nuit : replier en 2 secondes seulement, comme c’est affiché sur l’étiquette, ces, parfois, maudites toiles…
On s’aide, on se montre comment faire. La joie monte, renforçant ainsi la chaleur de la journée qui point désormais avec plus de présence.Nous ne savons pas encore à quel point cette journée va être palpitante, richissime, virevoltante.
Jean Pierre précise néanmoins que ce sera de la piste, caillouteuse et sablonneuse. Pas très parlant pour la plupart. Ils vont vite comprendre…
Quand les premiers équipages se présentent, la totalité des fugaces habitants du camping se presse pour admirer la parade vrombissante des voitures dont les couleurs acidulées évoquent un arc en ciel salvateur.
Le coup d’envoi est lancé. Tout schuss ! C’est parti !A peine la gomme des pneus a-t-elle tutoyé l’asphalte qu’elle la quitte déjà pour s’enfoncer sur la piste semblant déboucher droit dans l’horizon.
Et comme la nature a horreur de l’ordre, c’est un ballet mécanique étourdissant et disparate qui commence.Florian CHOJNOWSKI et Laura GONDELLE, équipage 127, semblent voler dans les airs alors que Baptiste LE FUR et Flavie JUBY, équipage 174, plus timides au contact de cette nouvelle sensation terrestre, demeurent plus prudents.
Je suis heureux en constatant que les soucis mécaniques de Valentin MERLET et Colina SETTE, équipage 219 sont enfin résolus et je peux presque toucher leur joie d’avoir rejoint la course.
Hamdullah, comme on dit ici, au Royaume du Maroc. Grace à Dieu.
Attention, tenez vous bien car, aujourd’hui, les raiders sont en verve et s’apprêtent à nous écrire une page anthologique.
Et on comprendra mieux cette énergie spontanée en soulignant que, aujourd’hui, la spéciale a démarré au sortir du bivouac.
Je ne suis donc pas étonné par le regard profond, imperturbable et régulier du conducteur du duo Quentin LAFORET et Léopolod REMBUR, équipage 171.Les groupes se précisent, les pelotons se détachent. Chacun son rythme, chacun ses problématiques.
Aussi, j’apprends très vite qu’Adrien NICOLAS, Raphaël CHENEVARD, équipage 166, ont réussi à résoudre leur problème de roue desserrée. Ils affirment même un mental qui s’aguerrit au fur et à mesure des journées.
Quant à Laetitia FOURNAUD et Laurent VOLLE, équipage 137, ils contemplent les somptueux paysages, admirent les douars (villages en darija, le dialecte marocain) et n’en reviennent pas de ces incroyables découvertes. Tout en restant en course, acharnés et volontaires. Heureux quoi !…A chacun son raid, à chacun sa part de bonheur. Tous inventent la vie qui leur va bien…
Aussi, certains ont décidé de ne pas se quitter. Pour la vie, pour l’éternité…
Il en va ainsi pour David LEBRUN et Bruno MIRAULT, équipage 152, Baptiste et Aurore KIMENAU, équipage 153, Fabien LIVOLANT et Mustafa SEMLALI (un enfant du Maroc en croisade naturelle), équipage 154 et Quentin UHLIG et Mickaël ORTOLA, équipage 149.
Cet octuor veut partager les mêmes plaisirs, échanger les mêmes émotions, ils sont de la même ville d’origine donc ils se soudent, comme les lemmings en hiver, solidaires et conquérants. Mais, même s’ils ne revendiquent pas leurs velléités sur la victoire, ils profitent à fond de chaque instant que leur offre ce millésime du Students Challenge.Que dire ? La course bat son plein !… What else ?…
Je multiplie les saluts amicaux et jubile des mots chaleureux de Christophe CARAGLIO et Julie METTA , équipage 158.
Nous voilà arrivés au CP numéro 3 (check point pour ceux qui n’auraient pas suivi…).
Pause, la nature est là, flamboyante et lumineuse, le soleil brille bien haut dans le ciel.
C’est ce moment que choisissent Guy et Pierre CERCLERON, équipage 231, père et fils en totale symbiose hilarante, pour « faire les cons » (je cite) en engloutissant goulument, à grands coups d’embardées poussiéreuses et sonores l’immense esplanade désertique où ce point de contrôle a été installé.
Impossible de rester de marbre devant tant de rage de vie ! J’assiste décidément, depuis quelques jours, à une saga bouillonnante de sensations pures et sincères.
Je décide donc de rester là, en terre lunaire illuminée, et d’attendre les autres concurrents.Arrivent très vite Vincent VANDENBROCKE et Simon POCHOLLE, équipage 118, avec leur impayable 4L à la calandre flanquée d’un gigantesque logo Mercédès. Surement parce qu’ils ont tout d’un grand…
Les rejoignent, sur cette ligne imaginaire mais déterminante, Benoît ALBERT et Edouard BORDET, équipage 188, malheureusement préoccupés par un manque de couple qui les freine dans leur progression et, on peut le dire, les stresse un tantinet.Mais ils sont vite supplantés en angoisse par Pierrick GUIBERT et Geoffrey REBEYROL, équipage 117 qui, à la recherche de leur e-bouton (sésame du point de contrôle), se hâtent de vider la voiture afin de le retrouver ; aidés en cette rude tâche par pas moins de 8 personnes… Le e-bouton est introuvable mais la morale de cette histoire sera, pour eux d’avoir au moins rangé la voiture.
Au pays du Students Challenge, les aléas existent et font, à tour de rôle, les émotions de chacun mais, toujours, se soldent par la relativisation. Ce raid a une âme, un vrai sens.
Une direction.
La fin de la spéciale nous a tous fait regagner le macadam et nous pouvons maintenant ouvrir grand les portières du reste de cette journée torride.
Mais avant de poursuivre, coup d’œil sur le classement :Au niveau de l’étape 2 :
1ers ex æquo : Antony et Hélène HONORE, équipage 165 et Edouard PROFFIT et Heloïse FROT, équipage 214 avec 1 point de pénalité
Suivent 3 ex aequo en 3éme place : Valentin et Anthony DESBOURBIERS, équipage 201 puis Mickael SUC et Sylvain CONNERS, équipage 226 et enfin Gary RONDELAERE et Xavier LECLERCQ, équipage 237 avec 2 points de pénalitéAu classement général :
1ers ex æquo : Antony et Hélène HONORE, équipage 165, qui remontent de 18 places et Edouard PROFFIT et Heloïse FROT, équipage 214 qui, eux, remontent de 19 places avec un total de 3 points de pénalité
3ème : Mickael SUC et Sylvain CONNERS, équipage 226 avec 4 points de pénalitéTout reste à écrire par les journées qui suivent…
Il est 13 heures, les uns ont très sûrement déjeuné avec les autres tandis que ceux ci admiraient ça et ça avec ceux là, dans l’intimité la plus libre. Protégés par les douces ondes de cet incroyable Maroc du sud.
Il est 13h30 quand tout le monde se retrouve à Taouz, à quelques encablures de Merzouga.
Nous y découvrons le grand bivouac du soir où véhicules et jeunes générations se reposerons après cet après midi magique que j’entends bien vous rapporter maintenant.Ali Zahri, Nicolas Hennebel, Fabienne Auclair, Patricia Frenillot et Lhou Bourchok nous y attendent.
Ils sont les dynamiques représentants de l’association Azekka France Maroc (www.azekka.org). Fabienne est la présidente, Nicolas est le trésorier, Patricia un des membres actifs et Ali, l’ingénieur agronome.
Quant à Lhou, j’y viens dans quelques lignes…
Entre leurs mains avisées, un merveilleux programme de solidarité entre la France et le Maroc, basé sur un système de voyageurs solidaires.
Explication :
L’idée d’un tourisme utile est née il y a 9 ans. Objectif : faire ramener, par des touristes isolés, des jeux, des jouets, des vêtements, des fournitures scolaires dans ces villages démunis du sud du Maroc… Tout ce qui, de prés ou de loin, peut manquer aux populations locales.
Très vite, cela prend de l’ampleur. Et les dirigeants structurent leur action sur 3 critères principaux : l’éducation, l’environnement, les voyages solidaires.
C’est sur l’environnement que la rencontre avec le Students Challenge, il y a 6 ans, percute et génère un formidable partenariat annuel.
L’idée, simple et grandiose : récolter des fonds, sous forme d’éco-points à 6 euros l’unité, en France, et les transformer en unités de palmiers plantés dans la région de Skoura (grand sud marocain) afin de lutter contre la désertification galopante et entretenir un rapport fort à la préservation de l’environnement.
La GREEN DAY est née et se déroule chaque année pendant le raid.
Voilà pour l’action.Lhou, lui, dirige l’assocciation Hassi Labiad qui contrôle, assure le suivi et accompagne les bénéficiaires sur le terrain.
La boucle est constituée. Aussi, chaque année, les compétiteurs du Students Challenge, en amont de leur participation, engagent des actions dans l’hexagone afin de glaner le maximum d’éco points et amener ainsi, avec leur audace et leur combattivité, cet élan de générosité.
La GREEN CUP et la GREEN CUP SCHOOL naissent à leur tour pour récompenser les plus ardents d’entre eux.
Cette année, ce sont 1000 palmiers qui seront plantés.
Cette année, c’est l’Ecole Supérieure de Commerce de La Rochelle qui remporte la GREEN CUP SCHOOL avec 200 points.
Cette année, c’est Marion DAVAL et Claire BRAGARD, équipage 138, qui remporte la GREEN CUP avec 190 points.
L’ESC de La Rochelle a, purement et simplement, comme me l’expose Véronique Trombley (équipage 157), lancé un grand défi au sein de l’établissement. Très vite relayé et appuyé par les professeurs dans le but d’obtenir un sponsoring plus important pour, non seulement, équiper les véhicules mais, de surcroit, optimiser les fonds pour accomplir le défi GREEN CUP SCHOOL. Défi relevé. Chapeau bas.
Quant à Marion Daval et Claire Bragard de l’équipage 138, c’est en s’acharnant à tous les niveaux de leurs réseaux et organisant des opérations chez Maisons du Monde puis grâce à leur sérieux qui leur avait permis de boucler le budget voiture dés septembre 2012 et donc de pouvoir se concentrer sur les éco-points, qu’elles ont, très haut la main, remporté le challenge. Défi relevé. Chapeau bas.
D’ailleurs, à titre de symbole fort, c’est la totalité du team du raid qui ira planter, cet après midi, les palmiers dans les champs sélectionnés.
Sous un vent de fou qui charriait un sable fin pléthorique et aveuglant, les dizaines de raiders ont organisé une chaine d’eau, creusé des trous adaptés, positionné les jeunes arbres, soigneusement emmitouflé la précieuse essence dans un engouement digne des soulèvements.Chacun et chacune est ensuite revenu au bivouac, l’esprit interloqué, transfiguré.
La remise de dons qui a suivi a parachevé cet après midi de partage, d’échange et de communion entre peuples. Parce que le Students Challenge, c’est aussi ça : une formidable épopée humaine. C’est beau. C’est bien. Ça réchauffe le cœur.Oserai je vous dire les merveilles qu’ont fait, sur les mains de nos héros, les femmes qui les ont orné de savants motifs au henné traditionnel ? Esquisserai je un regard bienveillant sur le match de foot qui a unit les communautés d’outre méditerranée, d’outre Espagne ?
Peut être pas. Car c’est sur cette ambiance de nuit tombante, enveloppante comme une maman que je vais les laisser profiter de leur gigantesque couscous de gratitude. Que je vais les laisser profiter de la nuit étoilée de Merzouga. Que je vais les laisser, comme de grands hommes, organiser une nouvelle nuit polaire qui les éveillera, demain, plus forts, plus accomplis.Encore plus Humains ? Je ne crois pas, ceux là sont déjà des boules d’empathie
Pour voir la liste des équipages engagés: cliquez-ici
Les dates clefs du Students Challenge 2013 :
– 16 / 17 février 2013 : « Village départ Students Challenge by Road Runners » à La Rochelle / Vérifications techniques et administratives
– Du 18 au 20 février 2013 : Traversée de l’Espagne et route vers lieu de rassemblement au Maroc
– Du 21 au 25 février 2013 : 5 étapes dans le Sud marocain
– 22 février 2012 : « Green Day » à Tafersgite
– 26 février 2013 : Remise des prix et repas de clôture
Retrouvez le raid sur Facebook : Raid Students Challenge
www.studentschallenge.com
Contact presse : agence Mille & une vagues
Nicolas Guillemart : tel. +33(0)1 55 38 98 20 ou 06 23 16 43 21 – courriel. nguillemart@milletunevagues.
– communiqué de presse –
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