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Quand les guerres de clans s'invitent sur les campus de Jordanie

Si cela fait de longs mois que la situation s’enlise pour la communauté étudiante jordanienne, les 3 dernières semaines ont été marquées par une montée en flèche des violences sur les campus

31 en 2010, au moins 50 en 2011, 80 en 2012… Tels sont les chiffres inquiétants des cas de rixes avérées, pour ces années-là sur les campus du territoire jordanien.

Il faut dire que le pays abrite nombre de minorités ethniques, tout comme les druzes, les adyghes, les kabardiens, les chéchènes, les kurdes, les turkménistanais ou encore les bédouins ou les arméniens.

Si les tensions entre elles y sont palpables, elles sont encore plus vives au sein de la nébuleuse de ramifications tribales plus nombreuses encore qui coexistent, à l’image de la tribu al-Houaytet, pour n’évoquer qu’elle. Ces minorités tribales représenteraient 40 % de la population totale du pays et leurs voix ont toujours pesé lourd sur l’assise politique de la monarchie hachémite locale.

Fac Hussein Bin Talal : bilan 4 morts, 25 blessés

Et les rivalités sont si prononcées entre ces groupes tribaux que tout prétexte est bon pour se rentrer dedans. Le dernier en date ? Une élection des comités étudiants, à l’occasion d’une journée portes ouvertes célébrant l’anniversaire de l’université Hussein Bin Talal.

La dernière confrontation en date est intervenue lundi 29 avril dernier sur le campus de cette faculté de la ville de Maan au sud du pays. Après des échanges d’armes automatiques nourris entre 2 groupes d’étudiants arborant les couleurs de leur communauté, le bilan est de 4 morts et de plus de 25 blessés. Les forces de l’ordre en présence procèdent à 4 arrestations et saisissent plusieurs armes dont des pistolets mitrailleurs.

Armes automatiques

Le modus operandi est sensiblement le même chaque fois : des étudiants issus de minorités ethniques différentes se retrouvent après les cours sans oublier de récupérer dans leur coffre de voiture battes, couteaux ou armes à feu et de ramasser des projectiles potentiels à même le sol, et s’affrontent sans pitié.

Des sources de conflit primaires qui mettent surtout en lumière la grande détresse de la condition étudiante jordanienne, réduite à une grande précarité. D’après le directeur du Centre d’études stratégiques de l’Université de Jordanie, Moussa Chteioui, « il faut une réforme d’ensemble de la situation économique et sociale du pays, pour donner des perspectives à la jeunesse », rapporte l’AFP.

T.C.

Sources : Lorientlejour.fr, France 24

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