L’Association des professeurs de sciences économiques et sociales a fait savoir au ministre de l’Education Nationale ses vues sur l’enseignement des SES au lycée dans une lettre ouverte : elle souhaite entre autres que leur discipline devienne obligatoire
Et si les SES au lieu d’être une option, devenaient une matière obligatoire comprise dans votre tronc commun d’enseignements au lycée, au même titre que les maths ou la SVT ?
Si l’idée relève encore à l’heure actuelle de la science-fiction, elle pourrait bien, à terme, faire son chemin.
L’APSES se met en ordre de bataille, mais ce n’est pourtant pas une première. Cela fait en définitive des années que la première asso regroupant les professionnels du secteur tanne les instances éducatives de se pencher sérieusement sur la place de leur discipline et de ses modalités d’enseignement dans le secondaire.
Du mieux, mais toujours en option
En 2010 déjà, l’ex-ministre Luc Chatel leur prêtait une oreille attentive au moment d’engager sa « réforme du lycée ». Le combat était pourtant encore loin d’être remporté puisque les SES demeuraient une discipline « exploratoire », comprenez facultative, avec d’autres matières comme « principes fondamentaux de l’économie et de la gestion », rappellent les journalistes du Monde.
D’après les spécialistes, l’injustice de la situation est totale : ils seraient 85 % des lycéens à opter pour cette spécialité, selon leurs sources. Et l’allocation de créneaux horaires est plutôt radine, jusque-là, puisque ceux-là ne suivront au mieux qu’une heure et demi par semaine. Les profs de SES en demandent 2 et souhaitent qu’elles soient rendues obligatoires, et ce jusqu’à la classe de terminale.
Les SES, un trousseau indispensable pour comprendre la société
Signataire du texte,Thomas Piketty, n’en finit pas de défendre les SES comme une matière devenue prioritaire pour la culture générale et les repères conceptuels des jeunes générations. Selon lui, « Dès que l’on allume la télévision, que l’on ouvre un journal, nous sommes assommés par des notions complexes comme celles de dette publique ou de déficit commercial. Un citoyen doit pouvoir les comprendre. »
Le sociologue François Dubet qui signe lui aussi le texte va également dans son sens : « Il faut permettre aux élèves de vivre dans un monde qu’ils comprennent. C’est un devoir civique, et c’est plus important que d’enseigner la morale« , d’après lui.
T.C.
Source : e-orientations, Le Monde
Tags : campus