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Lettre du syndicat des lycées professionnels SNETAA au nouveau ministre de l’éducation

Lettre du syndicat des lycées professionnels SNETAA au nouveau ministre de l'éducation

La première formation syndicale des personnels et enseignants en lycées professionnels, le SNETAA, exprime à Benoît Hamon sa volonté d'être force de proposition pour améliorer l'enseignement pro en France

Monsieur le Ministre, Le SNETAA, premier syndicat des Professeurs de Lycées Professionnels, vous félicite pour votre nomination à la tête du Ministère de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche et vous souhaite pleine réussite dans vos missions au service des jeunes pour qui le « plus d’école et le mieux d’école » est une nécessité absolue. Elle passe par l’écoute des revendications des Professeurs de lycées Professionnels et de son premier syndicat, le SNETAA, représentant 30% des PLP et des lycées professionnels. Le SNETAA est présent, avec ses élus, depuis 1948, dans toutes les académies de France hexagonale et dans tous les territoires des Outre-Mer.

Il est le syndicat incontournable de l’Enseignement Professionnel Initial, Public et Laïque car il n’est la courroie de transmission que de ses adhérents, les Professeurs de Lycée Professionnel, les Conseillers Principaux d’Education, les Professeurs Contractuels. Le SNETAA est une force de proposition pour défendre les intérêts matériels et moraux de ses adhérents, l’avenir des jeunes que la Nation nous confie et des établissements scolaires spécifiques du second degré (Lycées Professionnels, SES-SEGPA de collège, EREA, SEP au sein des lycées polyvalents).

Pendant ces 22 derniers mois, la confiance a été rompue entre le SNETAA et Vincent Peillon

C’était son choix politique et stratégique. Le SNETAA a été le porteur de la très grande déception des personnels mais aussi des jeunes. Plutôt que de consolider l’Enseignement Professionnel Public, Initial et Laïque, il a été fragilisé par la régionalisation de la Carte des Formations, la volonté de développer l’apprentissage au niveau V et IV alors même que cette politique est en échec depuis Jacques Chaban-Delmas et tous les ministres qui n’ont pas voulu voir que, d’une part nos jeunes voulaient « plus d’école et mieux d’école », d’autre part les entreprises – en particulier dans un contexte économique difficile – ne peuvent et ne veulent pas être remédiatrices de l’Ecole. Les lycéens professionnels représentent 30% des bacheliers et toutes les analyses dépassées qui oublient plus ou moins volontairement cette évidence, se dirigent vers l’échec.

Les Personnels qui ont vu leur salaire encore bloqué, la pression toujours plus forte sur le terrain dans les établissements scolaires par un management cassant, une DGRH toujours sourde aux revendications des enseignants quant à leur gestion de carrière (les mutations en étant une preuve amère), une pédagogie floutée par une désorganisation réelle et une astreinte à faire toujours plus dans un sens totalement inefficace, cela a été le choix d’une politique au service de dogmes qui, sous couvert de « progressisme », s’appuient sur une pensée unique qui dévaste le rôle même de la mission de l’école : former des citoyens libres, des travailleurs à un métier, assurer l’ascenseur social en panne depuis maintenant plus de 20 ans. Ce à quoi PISA nous révèle amèrement. De cette politique, les personnels ont exprimé leur déception : « ils sont très déçus et très amers ».

Vous avez donc une mission très lourde et, en même temps, vous suscitez un espoir

Vos premières déclarations qui annoncent votre volonté de poursuivre les réformes engagées par Vincent Peillon ne vont pas dans le bons sens et si, c’est votre point d’appui, la déception sera d’autant plus sévère que ce sera le pays tout entier qui l’exprimera. Pendant 22 mois et pour la première fois depuis près de 70 ans, le Ministre de l’Education Nationale n’a jamais reçu le premier syndicat des PLP, des CPE et des enseignants Contractuels : le SNETAA. Sous aucun gouvernement, cela n’avait eu lieu. Sous aucun gouvernement alors même que les familles des jeunes de l’Enseignement Professionnel étaient dans une attente positive, alors que mon organisation se réjouissait de l’espoir né, nous n’avions jamais subi, au mieux une telle indifférence, au pire un tel mépris. Nous attendons, Monsieur le Ministre, une autre politique pour l’Enseignement Professionnel au service de la Nation.

Le SNETAA a des propositions fortes pour consolider la voie professionnelle, faire baisser le gâchis que représentent les sorties du système scolaire sans aucune qualification, pour assurer l’augmentation des qualifications au travers d’un parcours du CAP au BTS qui doit être appuyé et pour valoriser les personnels dont l’OCDE rappelle encore que nous sommes les enseignants les moins bien considérés et rémunérés de tous les pays développés.

Votre charge est immense mais elle suscite un espoir. Nous sommes prêts à discuter avec vous pour une politique au service du pays, des jeunes et des personnels. Nous souhaitons que le nouveau Ministre reçoive dans des délais rapides le premier syndicat de l’Enseignement Professionnel. Ce sera un premier symbole constructif. Le SNETAA vous sollicite une audience dans les meilleurs délais. Je renouvelle tous mes vœux pour votre pleine réussite dans vos missions et espère que vous saurez redonner force et espoir aux jeunes et aux personnels de l’Enseignement Professionnel. Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’expression de ma très haute considération.

Christian LAGE, Secrétaire Général du SNETAA-FO.

Communiqué

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