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L'éducation nationale est-elle à deux vitesses ?

Y aurait-il dans notre douce France tellement attachée à l’idéal d’égalité republicaine un traitement de deux poids deux mesures en ce qui concerne les dépenses de l’Education Nationale ? C’est la question qu’on peut se poser à la lecture d’un rapport de la Cour des Comptes de l’automne dernier

C’est l’hebdomadaire L’Express qui commente le résultat de ce rapport qui sonne comme un pavé dans la mare. Selon la vénérable juridiction financière de l’administration publique, L’Etat dépenserait ainsi 47 % de plus dans l’éducation d’un élève de Paris intramuros par rapport à un jeune issu d’une de ses communes voisines comme Créteil ou Versailles, selon les journalistes du journal.

Mauvaise répartition

Pire : ce constat se retrouve dans les effectifs du corps professoral. Quand Lutèce doit faire face à quelques 1000 élèves supplémentaires, l’académie débloquait en 2011 en moyenne 20 postes d’enseignants, alors que dans la première commune limitrophe pour 3826 élèves de plus…on en supprimait 426 ! Des chiffres effarants qui en viennent à se demander si on ne marche pas sur la tête.

Encore plus étonnant, le rapport nous apprend que les effectifs d’enseignants qui sont accordés aux différentes académies ne dépendent ni du nombre d’élèves qui y sont enregistrés, ni de leur origine ethnique ou encore de leur niveau scolaire. Autrement dit on distribue les cartes complètement à l’aveugle.

Marginalisation totale

Du côté des communes les plus pauvres du pays, le bilan éducatif est carrément accablant : seuls 0,9 % des enfants de moins de 3 ans de Seine-Saint-Denis sont scolarisés, contre – tenez-vous bien – 13,4 % à l’échelle nationale !

Avec pour seule réponse des pouvoirs publics de jeunes recrues du rectorat envoyées au front : sur Créteil, 21,6 % des profs ont moins de 30 ans par rapport aux 9,2 % qu’on observe pour le reste de la France. Passez le périph’, et le constat est tout autre, avec 24,2 % des enseignants qui sont agrégés, détournant de l’argent au détriment d’établissements et de zones du pays bien plus prioritaires.

Vincent Peillon, le ministre de l’Education Nationale, dans la ligne du programme du président Hollande en matière d’éducation a encore pas mal de pain sur la planche avant de « refonder l’école républicaine » …

T.C.

Source : L’Express

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