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Tribune sur Erasmus pour faire peser la France dans les négociations de demain, 10h30

Dans le cadre de la réforme du programme Erasmus, la Commission européenne propose d’établir, à partir du 1er janvier 2014, un mécanisme de garantie de prêts pour les étudiants de l’UE choisissant de faire un Erasmus au niveau Master. Un projet qui ne sera pas sans effets




Erasmus… pour tous ?

C’est pourtant ce que suggère la Commission européenne avec ce projet de garantie. Le montant des prêts irait jusqu’à 12 000 euros pour un an et 18 000 euros pour deux ans. L’endettement, est-ce là tout ce que nous avons à proposer pour assurer un meilleur avenir à nos jeunes ? Dans le contexte de réduction du budget de l’UE, mettre en place ce mécanisme de garantie de prêts n’est pas une option raisonnable.

Il accentuera la tendance de plus en plus forte à faire peser le financement des études sur les étudiants, ce qui accentuera les inégalités d’accès aux programmes de mobilité européens. Il existe de plus un risque réel de voir ce mécanisme remplacer les systèmes de bourses dans certains États, comme en France, ou de déstabiliser des systèmes de garantie efficaces déjà mis en place dans d’autres, comme au Danemark ou en Finlande.
 
Si d’aventure nos tentatives ne parvenaient pas à faire échouer ce projet, dont la principale conséquence risque d’être la dette étudiante voire l’endettement de l’UE, nous demandons à ce qu’un maximum de 2% du budget alloué au futur programme Erasmus pour tous sur la période 2014-2020 soit consacré à cette garantie de prêt.

Il est bien regrettable que la Commission européenne ainsi qu’une partie des parlementaires européens soutiennent à corps et à cris le doublement de ce budget, alors que cet argent permettrait de financer 148 000 bourses d’études Erasmus supplémentaires, selon les chiffres de la Commission !
 
Nous demandons aux Ministres de l’Éducation des États membres de l’Union européenne de refuser catégoriquement toute concession  sur le budget de cette garantie lors des dernières négociations. Il en va de la crédibilité des dirigeants européens, tout autant que du projet que nous défendons pour l’avenir des jeunes de notre continent.
 
Malika Benarab-Attou, Isabelle Thomas, Karima Delli, Raul Romeva, Franziska Brantner, députés au Parlement européen

Communiqué

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