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Les emplois d'avenir ne font pas tellement recette

Les emplois d’avenir ne feraient-ils pas suffisamment rêver ? Le gouvernement peine à boucler les 4 000 jobs de ce type qu’il offre pourtant à tout jeune boursier souhaitant se diriger vers l’enseignement. La faute à quoi ? Voyons de plus près ce qu’il en est

Objectif ambitieux pour le gouvernement : embaucher 1 500 étudiants en à peine un mois. Avec son nouvel outil anti-chômage, le dispositif des « emplois d’avenir professeur» ou EAP, le gouvernement Ayrault a débloqué 4 000 postes destinés à prendre la relève des fameux emplois-jeunes initiés par Jospin en 1997.

Problème : les jobs sont à pourvoir jusqu’à la mi-mars et pour l’instant on en est qu’à 2 500 contrats effectivement signés. Le deal pour ces emplois d’éduc voués à être transformés à termes en profs titulaires, c’est de consacrer 12 h hebdomadaires à l’éducation nationale (aide aux devoirs, observation, organisation d’activités collectives, co-prise en charge d’une classe etc) en contrepartie d’une indemnité de 900 euros nets mensuels.

Une gratification encore trop tiède pour encourager vraiment les étudiants, avanceront certains.

Antichambre de l’enseignement

Condition sine qua none pour respecter son engagement : passer par la suite l’un des concours d’enseignants. Notez également que les EAP ne concernent que les candidats boursiers, âgés de 25 au plus et inscrit dans un établissement du supérieur à partir de la 2ème année de Licence.

Il n’empêche que le constat est là : on ne se bouscule pas pour réserver sa place. Du côté de la seule campagne menée par le CROUS, on ne dénombre que 339 inscrits pour quelques 725 places.

Une autre hypothèse permettrait d’expliquer ce manque d’enthousiasme : l’emploi du temps de nos étudiants est souvent bien garni, déjà tous partagés qu’ils sont entre études (partiels, préparation de concours, devoirs lourds ainsi que les dossiers et mémoires à mener à bien) et petits boulots de toute sorte (petits boulots à temps plein, stages, extras, temps partiels etc).

Des places à prendre

Certaines académies affichent complet, ce qui est plutôt rare à l’image de Lyon qui remplit ses 185 places. Paris en revanche est loin derrière, avec 76 jeunes pré-recrutés + 30 sélectionnés sur les 233 à atteindre, et du côté de Lille ce n’est guère plus brillant avec seulement 82 places confirmées sur les 202 ouvertes.

Pour finir, évoquons les situations de Bordeaux qui en a assuré 58 sur 78, Limoges 35 sur 40 et Besançon qui n’a pu, pour sa part, qu’en lever 28 sur les 40 attendus.

T.C.

Source : Le Monde

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