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La boîte à idées « Terra Nova » dresse un bilan mitigé du projet de loi ESR

Le think thank de gauche Terra Nova, dont le conseil scientifique est présidé par l’ancien premier ministre et ex-premier secrétaire du PS Michel Rocard, vient de publier une note pour prendre le pouls du projet de loi ESR porté par la ministre Geneviève Fioraso

Dans cette dernière en date du 11 mars dernier, sont développées plusieurs réflexions destinées à enrichir le projet de réforme du gouvernement. On peut souffler : la fondation appelle à voter le texte final. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle se prive de formuler plusieurs remarques.

Terra Nova relève un certain nombre de bons points dans le texte de loi : une parité mieux affirmée, une volonté de faire de l’AERES un support-clef de l’attribution des accréditations, le renforcement de l’attractivité nationale, un encouragement nourri de la formation continue ou encore une meilleure prise en compte du transfert technologique dans le supérieur public.

Conjugaisons dangereuses

Le tableau n’est pourtant pas tout blanc : le think tank estime qu’il aurait fallu davantage encore « rendre possible les parcours modulaires et différenciés en licence » mais également « permettre qu’existent de véritables masters en deux ans, avec sélection à l’entrée« , notent les journalistes d’educpros.

Autre point de friction avec les vues de la ministre, le glissement voulu de l’habilitation à l’accréditation qui, couplé aux volontés de mettre de l’ordre dans la jungle des certifications, risque fort de cloîtrer l’innovation en matière de pédagogie dans des contraintes supplémentaires liées à une trop grande homogénéité.

Anticiper l’avenir

Le laboratoire d’idées émet encore des doutes sur les compatibilités d’humeur entre la mise en avant des communautés scientifiques et la pluridisciplinarité des PRES existants. Quant au modèle de gouvernance des établissements du supérieur prôné par la réforme, voulant rétablir la collégialité, la boîte à idées sort carrément le carton rouge.

A son humble avis, c’est un schéma hybride qui doit prévaloir, avec nomination des présidents d’universités par les Conseils d’Administration à partir d’une liste de candidats émanant d’un organe supérieur. Cette autorité, ce serait un « véritable Sénat académique » créé sur-mesure pour assurer cette fonction de veille et d’encadrement des directions d’établissements.

T.C.

Source : educpros

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