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Les diplômes en anglais envahiront-ils nos facs ?

MCE-tv vous parle régulièrement de cursus totalement en anglais dans les écoles de commerce et de management, ou encore dans les écoles d’ingénieurs. Hé bien les universités s’y mettraient volontiers. C’est du moins l’ambition de la ministre du MESR Geneviève Fioraso

Si les cours de langue anglaise sont monnaie courante dans des cursus universitaires comme LEA ou LLCE, ce qui l’est moins ce sont les formations entièrement données dans la langue de Shakespeare. Dans les faits, certaines existent mais elles se situent hors la loi.

Cela fait bizarre à entendre mais c’est pourtant la stricte vérité : si les formations en anglais existent depuis longtemps dans nos grandes écoles privées – 80 % des programmes des ESC et 30 % des formations d’ingénieurs – côté public c’est la loi Toubon de 1992 qui prime.

CQFD

Et cette dernière se montre très ferme : « La langue de la République est le français ». Cela s’étend naturellement à tous les services et établissements relevant de l’Etat français, dont l’enseignement supérieur.

La législation considère donc que le contenu des enseignements autant que les différents travaux réalisés doivent être réalisés en bon français, hors cas exceptionnels. Par exemple, les établissements reconnus comme « à caractère international » échappent naturellement à la règle.Un vrai casse-tête pour nos universitaires qui aimeraient voir souffler un peu de modernité sur ces vieux dogmes.

Favoriser plus d’ouverture

Et la révolution viendra de Geneviève Fioraso ou ne se fera pas : cette dernière a en effet annoncé son intention de déconstruire pour mieux rebâtir. Elle explique par exemple aux journalistes du Figaro que «[p]our obtenir une dérogation, les réponses étaient très longues. On met fin à une hypocrisie. C’est un signe positif adressé aux étudiants étrangers anglophones».

Elle précise encore que le but de la manœuvre est aussi d’adresser un signal fort aux étudiants en provenance des 4 coins du globe, en nette rupture avec la ligne du précédent gouvernement dont MCE-tv vous parlait ici : «[n]ous comptons [en France]12 % d’étudiants étrangers et nous souhaitons passer à 15 % d’ici à la fin du quinquennat ».

Reste à savoir si la transition pourra se faire suffisamment doucement pour ne pas bouleverser nos institutions : comme le rappelle une enquête de 2008 menée par l’Ined, si la majorité des labos de recherche en sciences dures est dominée par l’anglais, du côté des sciences humaines la chose est beaucoup moins évidente…

T.C.

Source : Le Figaro

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