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Bac 2013 : les candidats handicapés de la section ES option SES ont été oubliés

En cette session 2013 du baccalauréat, les modifications de dernière minutes ont été tellement nombreuses qu’un certain nombre de candidats frappés de handicap sera négligé

MCE vous en parlait juste ici : dans le cadre d’examens nationaux comme le bac, les candidats porteurs d’un handicap bénéficient du « tiers temps », qui consiste en l’aménagement d’un « temps pédagogique » – représentant un tiers de la durée totale d’une épreuve – bonus pour passer leur épreuve.

Hé bien en cette année 2013, qui est décidément celle de tous les changements, les grands oubliés semblent bien être les bacheliers souffrant de handicap.

Jeudi noir

La véritable pierre d’achoppement du calendrier de cette session ? La journée d’examen du jeudi 20 juin 2013 pour les sections ES. En effet, l’épreuve de SES qui est prévue de 8h à 13h sera suivie de celle de Langue Vivante 2 entre 14h et 16h. Petit souci pour les candidats écopant du tiers-temps : le report d’1h40 débordera sur le temps de l’épreuve suivante…

Dans la tension qui règne autour de la tenue du bac 2013, les autorités responsables de la logistique de l’examen se déclarent impuissantes à la moindre modification du programme. Interrogé par nos confrères du Nouvel Obs, Vincent Michel, président de Fédération des aveugles et handicapés de France, la FAF, s’est lui-même heurté à la sourde oreille du Ministère de l’Education Nationale.

Déconcerté par l’attitude passive de l’administration, qui « (…) nous dit que les dates sont coulées dans le béton » , Vincent Michel a de quoi s’indigner : « On envoie des robots sur Mars, mais impossible de changer les dates du bac ! ».

Rien ne sert de courir, il faut partir avant

L’Education Nationale, qui n’a pas laissé son humanisme au placard, souhaitant «  accorder une attention toute particulière aux personnes handicapées » leur laisse l’option de répartir la durée des épreuves entre les sessions de juin et de septembre. Un compromis que la FAF ne voit pas d’un bon œil puisqu’il signifierait supprimer la trêve estivale de ces élèves autant que dilater le passage de l’examen, pas toujours facile à encaisser psychologiquement même pour les valides.

D’autres solutions de fortune ont été trouvées à l’initiative de certains rectorats, comme celui de Montpellier, qui a proposé à ses candidats diminués de commencer leurs épreuves jusqu’à deux heures en avance pour ne pas se retrouver en retard à la fin de l’épreuve. Ce qui ferait que les lycéens handicapés pourraient par exemple se retrouver à plancher dès 7h sur leur épreuve, contre 9h pour tous les autres. L’avenir des bacheliers handicapés doit-il uniquement appartenir à ceux qui se lèvent tôt ?

Voilà qui laisse songeur sur notre capacité de priorisation à l’heure où les examens et contenus en usage dans notre pays doivent impérativement évoluer.

T. C.

Source : Nouvel Obs

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