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Les entreprises mettent les diplômés de l'université sur le carreau

Comme vous avez pu le lire dans notre rubrique campus, Bac +5 et sans emploi est une situation de plus en plus courante. C’est aussi probablement lié au fait que les employeurs estiment que les étudiants ont un bagage trop théorique et que leur manque d’expériences ou de professionnalisation leur fait cruellement défaut

Pour un patron lambda, un diplômé de l’université n’est pas apte à travailler dès son entrée sur le marché du travail. En effet, dans la tête d’un entrepreneur, l’université qui est em>un lieu de réflexion où règne une totale liberté ne professionnalise pas assez. L’université est même qualifiée dans l’étude de foutoir. Trop peu de stages obligatoires, des connaissances trop théoriques compliquées à mettre en pratique, travaux de recherches qui gonflent le CV, mais pas l’expérience… Mais aussi une image de l’étudiant de fac mauvais en anglais, mauvais en informatique… Voilà les préjugés que véhicule l’enseignement supérieur en France.

« L’IMS-entreprendre » enquête sur l’insertion des diplômés universitaires

L’IMS-entreprendre, organisme visant à promouvoir la diversité dans les entreprises, mène une enquête pour tenter de comprendre pourquoi les jeunes diplômés de l’université ont des difficultés à trouver un emploi.

Contrairement aux étudiants sortants de prestigieuses écoles de commerces ou d’ingénieurs, les étudiants de la fac publique, qui ont pourtant fait des diplômes tout aussi difficiles, voire parfois plus durs à obtenir, ont énormément de mal à trouver un travail.
C’est en effet moins d’un recrutement sur quatre selon l’IMS qui concerne les diplômés de l’université.

Pour mener cette enquête, l’IMS a interrogé une centaine de managers et de membres des ressources humaines dans six grandes entreprises : Accenture, Bouygues, Telecom, Axa, Henkel, L’Oréal et la Société générale.

Des professeurs universitaires qui connaissent mal le monde de l’entreprise

Les enseignants chercheurs qui maîtrisent trop mal le monde de l’entreprise sont montrés du doigt dans les réponses relevées par l’IMS. De fait, les étudiants sont trop peu professionnalisés et même parfois trop spécialisés. Les entreprises déplorent également l’absence de classement des formations publiques existantes. Enfin, les stages sont la principale lacune de l’université. En effet, un étudiant en histoire, en psychologie ou en sociologie n’a jamais obligation de faire des stages en entreprises. Pourtant, les entreprises recrutent souvent du personnel après un stage ou contrat en alternance.

Les routines d’embauches des entreprises remise en question

Mais les universités ne sont pas les seules remises en cause dans l’étude de L’IMS. Les entreprises reconnaissent pratiquer la cooptation, c’est-à-dire, l’embauche prioritaire de proches, d’amis, de connaissances, etc. autrement dit, le piston. Mais le clonage est également pratique courante ! Quezaco ? Cette pratique consiste à reproduire le schéma de son propre cursus. Un manager exigera souvent que les jeunes embauchés viennent de la même école que la leur.

Pourtant, ces critiques sont niés en blocs par les managers eux même. Pour eux, ce sont les RH qui reproduisent ce type de schéma.

Quelles solutions pour l’intégration des universitaires ?

76 % des entreprises mènent des actions dans les universités pour faire bouger les chiffres de recrutement de ces étudiants.

Si tous les acteurs s’accordent à reconnaître que les stages ne sont pas le point fort des étudiants à l’université, c’est aussi que les étudiants ont du mal à en décrocher. Les périodes sont souvent inadéquates. L’été, les entreprises ont moins besoin de personnel, puisque l’activité est souvent au ralentie. Et souvent les entreprises cherchent des stagiaires pour au moins 6 mois. Enfin, les professeurs encouragent rarement leurs étudiants à aller au bureau des stages de leur université qui n’est souvent pas suffisamment en lien avec le reste de l’établissement.

Si les préjugés ont la vie dure concernant l’étudiant, il serait bon de relever tous les stéréotypes positifs dont il fait l’objet ! Un étudiant qui sort de la faculté publique aura été moins formaté que celui qui sort d’une grande école. Il pourra donc faire preuve d’une plus grande adaptation, sera plus créatif, moins arrogant que les « étudiants élites » et réputé plus débrouillard et tenace ! Alors, entreprises, ne boudez plus les étudiants de nos facultés françaises !

Coralie Pierre
Source : Le Figaro, Ims-entreprendre

B.M.

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