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Darketing Saison 5 Episode 4 : mesurer l’impact du tout digital sur l’ensemble de la chaîne de production avec Gilles Babinet

Darketing Saison 5 Episode 4 mesurer l'impact du tout digital sur l'ensemble de la chaîne de production avec Gilles Babinet

Dernier épisode de cette cinquième saison de Darketing avec un coup de projecteur sur l'évolution de la productivité et du mode de fonctionnement des produits à l'heure du numérique

Darketing est l’émission coproduite par l’établissement supérieur privé ISEG Marketing & Communication School, appartenant au Groupe IONIS, et par Darkplanneur, producteur de contenus et relais de communication. Ma Chaîne Etudiante en est partenaire.

Ce programme, qui dissèque pour nous la vie intime des entreprises par focus thématique, s’attache dans cet épisode à décrire le bouleversement à l’oeuvre qui s’opère du fait de la généralisation des pratiques numériques dans l’économie quotidienne. Pour ce faire, l’invité de cet épisode est Gilles Babinet, premier président du Conseil national du numérique et digital champion au sein de la Commission européenne.

Suivant la thèse défendue dans son ouvrage au titre évocateur, L’ère numérique un nouvel âge de l’humanité chez Le Passeur éditeur, Gilles Babinet qui sait de quoi il parle en terme d’accompagnement numérique entrepreneurial pour avoir fondé de nombreuses boîtes dont Captain Dash et Eyeka, offre à voir un monde en pleine transformation.

Compression du travail ou réorganisation nécessaire ?

Citant l’exemple du Groupe Publicis qui réalise aujourd’hui près de 40% de ses revenus dans l’économie digitale, Gilles Babinet insiste sur l’importance des gains de productivité, seuls véritables créateurs de richesse. Or cette dernière a explosé ces dernières années, contrairement au processus observé des siècles durant. Il met ainsi en lumière le paradoxe induit, qui consiste en une mutation sans précédent de l’organisation des entreprises : plus la productivité croira, plus nous irons vers une compression, voire une raréfaction, des forces de travail et du travail lui-même dans le prolongement de cela. L’équilibre doit donc être le bon, sans quoi plus de circuit d’achat et d’acheteur au bout du tuyau.

Allant toujours assez loin dans ses hypothèses, confortant sa posture d’ e-Nostradamus au début de l’entretien, Gilles Babinet nous apprend que lorsqu’il y a rupture industrielle, 80% des sociétés sont vouées à disparaître. La sélection naturelle transposée au monde des entreprises, en somme. Mais comment appréhender l’éclatement de l’organisation du travail que tout cela implique ? L’innovation irait vers du crowdsourcing, des Fab Labs tandis que la distribution deviendrait digitale… Pourtant, selon lui, d’autres corps de métier répondent à une toute autre logique, ne sont pas automatisables à l’image de ceux de la création. Le fonctionnement des produits lui-même est bouleversé notamment avec l’apparition des nouveaux modes de financement plus solidaires à l’instar de la co-création, entre autres. Se regrouper en plate-formes pourrait donc permettre à de nombreux acteurs d’éviter le naufrage.

Aller vers une autre répartition des investissements

Notre présent repose sur une logique de concentration de capitaux dangereuse rappelant le Gilded Age, l’époque des barons voleurs : sauf qu’à ce moment-là, on a quand même pu relancer la machine avec un soutien manufacturier qu’on peine à retrouver maintenant. Poursuivant, l’invité reprend le constat de l’analyste américain Larry Summer, dégageant le paradoxe que l’économie outre-atlantique redémarre bien, mais avec trois fois moins de bras qu’auparavant.

La gestion des données est ensuite évoquée comme un chantier prioritaire aux yeux du public : c’est que les datas, qui font si peur au grand public, ne doivent pas être l’occasion pour les marques d’espionner leurs clients mais de les convertir en services de plus en plus ad hoc. Gilles Babinet présente ensuite le principal défi des politiques actuelles qui est de réformer rapidement sans freiner la création de richesses, tout en contribuant à la réduction des inégalités économiques. Autrement dit, du pain du la planche… Cela impose de dépasser le bon vieux clivage gauche/droite, comme si aller vers un nouveau modèle de régulation des acteurs de l’économie digitale impliquait de refondre complètement la vision du capital et de rebattre toutes les cartes de l’organigramme traditionnel.

Visionnez l’épisode 4 sur le site de Ma Chaîne Etudiante !

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