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Paris-Dauphine, Mines-Télécom, IEP : lumière sur leur bond des frais de scolarité

Paris-Dauphine, Mines-Télécom, IEP lumière sur leur bond des frais de scolarité

L'Institut Mines-Télécom a décidé de s'aligner sur la hausse des droits universitaires initiée voilà 10 ans par des établissements comme Sciences-Po Paris ou encore Paris Dauphine, en augmentant ses frais de scolarité de 100% à la rentrée 2014

Le modèle démocratique de l’enseignement supérieur public serait-il en train de s’effriter à vue d’oeil ?

En effet, si une partie des études sup’ privées reste encore hors de portée du tout-venant, on avait en principe l’assurance qu’en étant accepté dans un cycle universitaire dans un centre de formation comme les Mines-Télécom ou l’Institut d’Etudes Politiques parisien on ne raquerait point trop. Ceci pourrait déjà appartenir au passé.

L’inscription 2014 à l’Institut des Mines-Télécom passe de 850 à 1 850 €

Début 2000 ça a été Sciences-Po Paris, rejoint plus récemment par l’Université Paris-Dauphine avec les tarifs de certains Masters de finance qui ont grimpé jusqu’à 6 000 € par année d’étude. C’est maintenant au tour du groupe d’écoles d’ingénieurs Institut Mines-Télécom de connaître une grosse majoration de son ticket d’entrée.

Avec une hausse de 1 000 euros d’une rentrée universitaire à l’autre, les élèves-ingénieurs inscrits dans l’une des treize écoles rattachées à l’établissement Télécom risquent de sentir la différence ! Mais d’où vient cette révision à la hausse des tarifs publics, tendance que semble vouloir emprunter plusieurs IEP en région et même l’Ecole Polytechnique de Palaiseau, croit savoir le Nouvel Obs ?

Déshabiller Pierre pour habiller Paul ?

Car attention aux jugements hâtifs : derrière cet alignement tarifaire, qui a par exemple valu aux Mines-Télécom le dépôt d’un recours face au Conseil d’Etat de la part du syndicat Unef, on trouve parfois des raisons tout à fait cohérentes. Ainsi les boursiers inscrits en septembre en cycle ingénieur aux Mines bénéficieront toujours de l’exonération des frais de scolarité qui s’appliquaient jusque-là. A Dauphine, on échelonne en fonction des revenus par famille ce qui fait qu’une grande partie de la hausse de la rentrée prochaine ne s’applique qu’à celles excédant 100 000 € par an.

En outre, face au recul constant du soutien financier de l’Etat – Paris Dauphine doit cette année faire avec 10% de fonds en moins que précédemment – les Grandes Ecoles publiques sont forcées de trouver des leviers ailleurs. Une partie de la solution se trouve peut-être dans une balance plus équitable des frais de scolarité en fonction du milieu d’origine. Un pari qui reste osé quand on sait que Sciences-Po Paris affiche encore 68% d’étudiants en provenance de classe moyenne supérieure, ou encore que dans les écoles d’ingénieurs en une décennie la proportion de fils de cadres sup’ représente toujours 47% là-bas, alors qu’ils ne pèsent à l’échelle de la société que 15% du total.

Source : tempsreel.nouvelobs

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