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Prépas et universités feront-elles bon ménage ?

5 associations de représentants de profs de CPGE, dont le Snalc, ont fait savoir leur mécontentement en écrivant directement à la ministre du MESR, G. Fioraso. Compte-rendu de lecture de cette missive carabinée

Les préparationnaires, bientôt contraints de s’inscrire aussi en fac ?

Les principaux reproches adressés à la ministre dans le cadre de son projet de loi de réforme ? Avant tout de ne pas suffisamment cerner des CPGE, pour envisager leur rapprochement avec les facs, mais aussi de faire la sourde oreille à chacune de leurs doléances.

Côté ministère on reprochait aux éminences des prépas de ne pas suffisamment jouer le jeu de la recherche. « Faux », répondent encore les intéressés, comme les représentants des élèves ingénieurs qui estiment s’être mis significativement en mouvement, notamment par le biais des Travaux d’Initiative Personnelle Encadrés.

En janvier dernier, une fronde des assos d’enseignants en classe préparatoire s’organise quand G. Fioraso déclare son intention de rendre obligatoire l’inscription de tout élève de CPGE en fac, en parallèle de son inscription en prépa, rapportait Le Figaro.

Il pourrait y avoir eu beaucoup de bruit pour rien si on considère que c’est déjà le cas d’une majorité des prépas littéraires, par exemple, dont une part non négligeable atterrit directement sur les bancs d’une université de sciences humaines.

Idem pour les nombreux partenariats qui unissent déjà, à l’heure actuelle, certains lycées accueillant les plus prestigieuses prépas françaises, comme c’est le cas d’Henri-IV, et des facs.

Laissés-pour-compte

Autre élément problématique du dossier, l’annonce d’une hypothétique fin de la gratuité des CPGE.
Alors que jusque là les prépas n’avaient qu’à avancer leur frais d’inscription aux concours finaux des grandes écoles, aucune autre dépense ne leur était demandée, l’Etat prenant à sa seule charge le coût de leur formation.

Et une facture moyenne par élève et par année qui finit par être salée : pratiquement 15 000 euros en CPGE contre environ 10 000 en fac publique. Certains s’insurgent depuis longtemps contre ces dépenses copieuses, destinées à ce qu’une élite plutôt réduite truste les premières places des meilleures grandes écoles françaises.

Alors que tous les étudiants de fac doivent faire avec les moyens du bord pour rester dans la compétition, entre excellence académique et entrée prochaine sur le marché du travail.

Résultat des courses, l’Etat récupérerait 9 millions d’euros à raison de 1 000 euros l’inscription annuelle en Maths Sup, à titre d’exemple, réglables à l’université de tutelle.

Que tout le monde se rassure, la ministre a déjà amorcé un rétropédalage en émettant un communiqué apaisant qui indique que le paiement de ces frais d’inscription sera éventuel et non pas obligatoire et définitif comme c’était annoncé.

Préférera-t-on s’en remettre à la « liberté de conscience » de chacun des acteurs des prépas ? Vraiment, ça vous rappelle rien ..?

T.C.

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