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Réforme ESR : le texte évite soigneusement la question du statut des ESC

Manque de courage politique pour les uns, prudence et temporisation pour les autres, le fait est que la ministre du MESR Geneviève Fioraso a fini par reculer sur la question du statut des ESC dans le projet de loi ESR qu’elle a présenté au Parlement

Lorsque les directeurs d’ESC font les yeux ronds à la lecture du projet de réforme ESR qui ne contient pas une ligne sur l’évolution statutaire des écoles de commerce, de gestion et de management, la réponse des ministères de l’Artisanat et du Supérieur est lapidaire.

« La négociation se poursuit [avec les Chambres de Commerce et d’Industrie] pour parvenir à un projet de texte cohérent, il était trop tôt pour faire passer un amendement dans le projet de loi ESR ». Une manière polie de dire qu’on a pas encore trouvé de solution miracle, même si d’après des sources ministérielles d’educpros la création d’ « Ecoles d’Enseignement Supérieur Consulaires » serait déjà dans les tuyaux. Ce projet ne devrait pas intégrer la réforme ESR mais pourrait être présenté à part.

Le projet d’EESC devra compenser les omissions de la réforme ESR

Ce projet, défendu par la CCI Paris-Ile-de-France, dont dépendent HEC ou ESCP, prévoit notamment de déléguer à cette dernière les 2/3 du capital d’une EESC tandis que les autres actionnaires ne pourront prétendre à détenir au-delà de 33% des votes lors des AG. Le projet, qui a également piqué la curiosité d’autres CCI du territoire, pourrait également s’appliquer à d’autres grandes écoles comme en luxe, en arts ou encore en hôtellerie-restauration.

Seulement voilà : si la seule novation consiste à ressortir la vieille formule fourre-tout du statut consulaire pour ses grandes écoles privées, il y a de quoi être déçu d’avance. En effet, pour les représentants de la CGE le statut associatif ou consulaire ne permet plus d’encadrer les ESC actuelles, bien souvent internationales, fusionnées et reposant sur une enveloppe budgétaire considérable.

Le salut viendrait d’une autonomie boostée

Directeur de TBS, Jacques Igalens avait pourtant planché avec ses confrères sur un projet permettant de faire avancer le schmilblick. Il déclare en ce sens à educpros : « nous avions travaillé sur un calendrier avec un projet discuté en juin, rédigé cet été et promulgué en septembre ». Dans ce dernier, on insiste particulièrement sur la nécessité d’introduire davantage d’autonomisation dans la manière d’appréhender la question.

Ainsi, les ESC seraient moins dépendantes en termes d’infrastructures et de budget, ce qui favoriserait leurs levées de fonds auprès d’investisseurs privés. Allant dans ce sens, le DG de GEM Loïck Roche aimerait bien qu’ « une école [soit] désormais autorisée à faire conseil, voire créer ou racheter un cabinet de conseil, une activité qui constitue le passage obligé quand on veut développer aux standards internationaux l’executive education ». A voir, donc.

Pour finir, la dernière piste envisagée pour doper les capacités de manœuvre des ESC serait de simplifier le processus décisionnel dans leur gouvernance, notamment en termes de recrutement et d’ouverture des CA à davantage de représentants des collectivités territoriales mais également d’établissements partenaires et de sociétés privées. La suite au prochain épisode.

T.C.

Source : educpros

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