Idriss, un élève de première de vingt ans tout juste qui risquait la semaine encore une expulsion du territoire a pu obtenir un titre lui permettant d'aller au bout de son examen du bac
Des affaires de ce type poussent ces temps-ci comme des champignons, comme avec le jeune rom Sefo récemment, au point qu’un mouvement de protestation lycéen sans précédent ait même vu le jour.
Les affaires d’expulsion de bacheliers se multiplient ces derniers temps et se ressemblent d’ailleurs un peu. A chaque fois, c’est la préfecture qui demande à un jeune en situation irrégulière de quitter le territoire avant que le tribunal administratif ne rectifie le tir. Il n’empêche : on peut dire que le jeune Idriss Bakayoko a senti le vent du boulet.
Une solidarité de son établissement qui fait chaud au coeur à 1 mois 1/2 du bac
Le jeune homme avait du quitter la Côte d’Ivoire courant 2011 du fait des violences politiques qui s’y déroulaient, après avoir été tabassé par des pro-Gbabgo pour avoir eu le courage de porter ses opinions. Aujourd’hui, Idriss est scolarisé en classe de première technologique au sein du lycée Camille Jenatzy dans le dix-huitième arrondissement de la capitale.
Cela fait maintenant deux ans au total que le lycéen y étudie en vue de la préparation de l’examen du baccalauréat : il est hébergé par un de ses amis, sa famille étant restée au pays. Or récemment c’est la douche froide lorsqu’il apprend être expulsable puisque sous le coup d’une Obligation de Quitter le Territoire Français du fait de sa situation, à deux mois à peine de la date officielle des Epreuves Anticipées. Grâce à la mobilisation de ses camarades et enseignants, l’OQTF a été levée.
« C’est un excellent élève, absolument irréprochable. Il a même reçu les félicitations du conseil de classe »
Sa proviseure, Mme Dumas, ne tarit pas d’éloge sur son élève qu’elle dit d’un excellent niveau scolaire : ce détail n’aura pas empêché l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides de rejeter au mois d’avril 2012 sa demande de droit d’asile.
Grâce au soutien inconditionnel de l’ensemble des personnels de l’établissement, lundi dernier le tribunal a annulé l’OQTF, en autorisant Idriss a aller jusqu’au bout de sa terminale pour valider entièrement son diplôme du bac l’année prochaine, en lui délivrant un permis provisoire. C’est la deuxième mobilisation de ce type au lycée Camille Jenatzy qui avait également milité sans succès pour la régularisation d’un élève arménien de 19 ans, Khatchik Kachatryan, et avait du être reconduit aux frontières à l’automne dernier.
Photo DR @AFPV. WARTNER / 20 MINUTES
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