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Réforme du supérieur : la lettre ouverte de 11 irréductibles présidents de fac

11 présidents de fac se sont livrés à cœur ouvert à la ministre du MESR Geneviève Fioraso. L’arme du crime ? Une lettre ouverte rendue publique le 28 février 2013

Les universitaires français ont bien du mal à suivre quand on leur parle du projet de loi de réforme initié par Geneviève Fioraso.

Les premières voix dissonantes se font entendre dans ce courrier, qui a surtout comme ambition de «montrer qu’il y a d’autres lieux que la CPU pour exprimer les inquiétudes fondamentales» des responsables du supérieur à son égard, ainsi que l’exprime D. Tartakowski l’une de ses signataires aux journalistes du Figaro.

11 pointures se lâchent

Les 11 universitaires, parmi lesquels Philippe Boutry, le président de la fac de Paris-I Panthéon-Sorbonne, Anne Fraïsse présidente de Montpellier-III ou encore Jean Peeters qui dirige l’université Bretagne-Sud, n’y mâchent pas leurs mots : «Ce projet de loi n’est pas à la hauteur de l’université du XXIe siècle ». Visiblement pas friands de demi-mesures les intéressés se prononcent en faveur d’ «(…) une loi ambitieuse, concertée » qui serait enfin à la mesure des « enjeux réels».

Comme tout n’est pas non plus à jeter dans le projet de réforme, les auteurs applaudissent timidement les vœux d’une vraie réussite étudiante comme les volontés d’en finir avec une offre pédagogique nationale tellement diversifiée qu’elle en est devenue obscure et peu pratique, et enfin celle de rétablir la collégialité dans la gouvernance des campus.

Un léger mieux mais beaucoup de blancs

On sort le carton jaune par contre dès qu’il est question de démocratisation de l’éducation, d’articulations stratégiques concrètes dans les orientations de la recherche française ou encore de financement. Le collectif tient en outre à rappeler la ministre à ses engagements pris lors des Assises du supérieur notamment en matière de sécurisation de la masse salariale des sites de facultés.

Et côté supérieur scientifique, c’est carrément le rouge qu’il dégainent : de 3ème puissance scientifique internationale l’année 1970, nous n’étions plus que 5ème en 1985 contre 15ème actuellement.. ! Une dégringolade qui ne va pas sans s’accompagner d’une baisse progressive de la production scientifique nationale, entre autres depuis 2008.

Les signataires s’interrogent sur la question du devenir des sciences humaines et sociales, grandes absentes du projet de loi, selon eux. Si ce coup de semonce ressemble davantage à un avertissement qu’au son d’une sonnette d’alarme, la ministre ferait bien de relire leur courrier avant de l’envoyer à la broyeuse.

T.C.

Source : Le Figaro

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