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Les étudiants de l'IEP Bordeaux sont-ils résolument sexistes ?

A l’heure du débat sur le mariage pour tous, le scandale du groupe Facebook « Osez le masculisme » de Sciences-Po Bordeaux défraie la chronique

C’est courant décembre 2012 qu’est créée une petite page Facebook sans prétention, « Osez le masculin à Sciences-Po Bordeaux », par des étudiants de l’IEP soucieux de poser leur pair dans la balance.

Persistant et signant, les mêmes jeunes inaugurent le groupe Facebook « Osez le masculisme » le 22 janvier dernier, qui monte alors à 45 membres. Dès lors s’en suit un défilé de posts et invitations à débattre du meilleur effet : injurieux, ignobles, contre-nature, racistes et sexistes à point… Bref.

Si les membres de ce groupe se présentent avec emphase comme un « groupuscule anti-totalitariste-sexiste-premierdegrétiste », il est ici moins question de machisme inconsidéré que de provocations grossières.

La guéguerre est déclarée

Il est de notoriété publique qu’entre promos d’écoliers, on se trouve depuis toujours des noms d’oiseaux ; à ce jeu, Sciences-Po n’est pas première. Par exemple, ça ferait 10 ans que l’équipe de volley de l’école s’est rebaptisée les « violleyeurs ». Etc.

L’affaire, qui prend des tournures de guéguerre locale entre premiers de la classe immatures, aurait en fait à voir avec l’asso féministe locale « A-bord » à laquelle le groupe serait une réponse effrontée.

Oui, vu sous cette angle ça fait déjà moins de vagues. On subodore davantage le débat entre hipsters-politisés-qui-montrent-qu’-ils-sont-politisés.

En effet, il n’y a qu’à lire certains posts de l’administrateur pour hurler au pignolage pour intellos morts d’ennui : par exemple à la question « Pour ou contre le viol collectif ? », une des réponses possibles donne : « Pour, dans son rôle de communalisation et comme forclusion de la violence ». Sans commentaire.

Le niveau des autres débats lancés confirme la teneur : « Pour ou contre l’excision ? ». Et j’en passe.

Des comptes à rendre

Ce groupe jouant ouvertement la carte de la provo, il ne faut pas s’étonner d’attirer les foudres des responsables de l’école.

Et de ce point de vue, l’affaire va assez loin puisque les 8 élèves de l’établissement impliqués passent tous cette semaine devant le conseil de discipline qui statuera sur leurs cas.

Quelle que soit la portée de tels profils caustiques, sachons tout de même nous rappeler en temps et en heure l’importance de la liberté d’expression et de publication sur le web, avant de faire fusiller un régiment.

T.C.

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