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Du côté de Lyon, on consomme alter

Le troc a encore une longue vie devant lui : des étudiants lyonnais s’écharnent à rendre les premiers produits alimentaires accessibles et à se rendre des services mutuels

Les étudiants ne manquent décidément pas de ressources quand il s’agit de faire tourner les système D à plein régime. Des lyonnais issus des universités de Lyon 1 et 2 ont fait vivre une économie alter et participative

C’est à Lyon même que s’est développée l’expérience-pilote d’épicerie solidaire baptisée Agoraé. Menée avec l’appui logistique des CROUS régionaux, l’initiative émane directement de l’action de la Fage, principale asso étudiante apolitique et deuxième force militante à siéger au CROUS derrière l’Unef.

Agoraé

Proposer des tarifs imbattables, tel est le premier défi que s’est lancé Agoraé. « Ici on est à 10 et 20 % des tarifs classiques » déclare à Rue 89 le président de Gaélis, principal maillage associatif local à partir duquel a pu se développer Agoraé sur le campus de Lyon 1.

Résultat : des paniers où le yaourt ne coûte pas plus de 4 centimes, le paquet de pâtes 10 centimes et le crayon à papier 9 centimes.

Fruit d’une relation avec des fournisseurs fidèles – Banque Alimentaire, Andes et ANCV – et de contacts pour récupérer de nombreuses donations d’associations responsables, comme celles consacrées à la réinsertion, ou encore certaines grandes surfaces plus conscientes que d’autres du gâchis des circuits de l’industrie agro-alimentaire.

L’action touche 150 bénéficiaires sur Lyon 1 ayant un budget alimentaire journalier de 2 à 7 euros. En dessous des 2 euros, on orientera plus volontiers l’étudiant vers le Fnau, fonds de prise en charge des cas d’urgence par le CROUS.

Depuis octobre 2011, du chemin a été parcouru puisque des antennes d’Agoraé ont fleuri un peu partout dans l’hexagone à l’image de celles de Lille, Nice ou Brest, ce que nous n’avons pas manqué de vous annoncer. On vous a en relayé les communiqué ici et ici, pour rappel.

Promess

Du côté de Lyon 2, avec l’association Promess, on joue plutôt sur la corde du troc. Le but est de s’échanger des services et des compétences en comptant par unités appelées « crédits ».

Besoin d’une coupe de cheveux, de soutien scolaire ou encore d’une paire de bras pour emménager dans votre studio, tout y passe. On n’a qu’à chercher dans un catalogue répertoriant les prestations disponibles et on se contacte entre acteurs du réseau via un chat interne.

Nom de code du projet initial : Univer’SEL. Une initiative qui ne passe pas inaperçue avec ses quelques 100 000 membres actifs.

Le système de monnaies alternatives, initiatives micro-économiques qui ont émergé dès les 30s – avec leur ancêtre commun le wörgl autrichien – et s’est intensifié à partir des années 80 (prenant au passage les noms de LETS, WIR, TEM et en France ceux d’Abeille, de SOL ou encore de SEL pour Système d’échanges Local, modèle dont dépend Promess).

Ces monnaies de singe pourraient ne pas faiblir à l’avenir car elles touchent actuellement 160 compagnies et 2 500 associations, le tout réparti dans 25 pays. Rendez-vous directement sur le portail de Promess ici.

Source : Rue 89

T.C.

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