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IGEM Paris-Saclay : les étudiants veulent sauver la Seine !

La Seine est aujourd’hui le fleuve le plus pollué d’Europe ! Déchets plastiques, produits chimiques azotés, pesticides, notre majestueux fleuve amasse en continue toutes sortes de polluants toxiques et dangereux. Mais le problème majeur de la Seine reste sa pollution aux PCB (polychlorobiphényles)

Ces petites molécules extrêmement stables sont cancérigènes et écotoxiques. Elles ne sont présentes qu’en faible quantité dans les sédiments de la Seine mais leur bioaccumulation pose de véritables problèmes. En effet les PCB s’accumulent dans les tissus adipeux des poissons et remontent ainsi la chaine alimentaire jusqu’à l’homme. En quelques chiffres, les canadiens possèdent en moyenne 1 mg/kg de PCB dans leurs tissus adipeux contre 8 mg/kg chez les français …

Il existe de nombreuses méthodes chimiques et thermiques pour dégrader les PCB, mais on peut aussi envisager une méthode biologique. En effet, on trouve dans les environnements pollués des communautés bactériennes capables de dégrader les PCB. Cependant, pour le moment, aucune bactérie n’est capable à elle seule de dégrader entièrement les PCB. Modifier une bactérie pour lui permettre de dégrader complètement les PCB, c’est le défi que l’équipe iGEM Paris-Saclay 2013 veut relever !

L’iGEM est un concours international organisé par le MIT de Boston. Il réunit tous les ans des équipes étudiantes (depuis la licence 1 jusqu’au master 2 et venant de toutes les disciplines) qui ont pour but de monter un projet scientifique autour de la biologie synthétique. Chaque année les projets sont divers, depuis la création d’un système de conservation qui indique si les aliments sont encore consommables, jusqu’à la détection de métaux lourds dans les eaux. Chaque projet tente de répondre à une grande problématique : la famine dans le monde, la recherche contre le cancer, l’énergie ou encore l’eau potable pour tous…

Des étudiants d’horizons très différents

Cette année l’équipe IGEM Paris-Saclay a décidé de traiter le thème des PCB et de proposer un moyen de dégrader cette molécule en optimisant les séquences ADN d’Escherichia coli ! C’est avec fierté que cette petite équipe se retrouve chaque semaine pour monter un projet scientifique solide, proposer des solutions génétiques, et contacter le grand public afin de le sensibiliser à ce problème qui touche chaque français. Nous venons d’horizons très variés, chimistes, biologistes, informaticiens, physiciens… Travailler avec des étudiants venant de domaine si différents est très enrichissant !, témoigne Caroline, membre actif de l’équipe.

Bien évidemment, l’ultime but de cette équipe serait de pouvoir appliquer cette méthode de dégradation par les bactéries à des usines d’épuration. Pour cela, l’équipe a pensé concevoir un ou plusieurs filtres bactériens, les sédiments pollués passeraient alors à travers ce filtre et ressortiraient vierge de tout PCB. Ainsi, les bactéries pourraient faciliter largement la destruction de cette molécule, puisqu’elles dégraderont « naturellement » les PCB, sans apport d’énergie thermique ou de produits chimiques.

En plus du projet scientifique, les équipes iGEM doivent trouver des fonds, et se faire connaître. La recherche de sponsors est donc une étape importante. « Nous avons envoyé plus de 500 mails, nous avoue Anaïs responsable sponsoring de l’équipe Paris-Saclay, les réponses ne sont pas toujours positives, mais notre projet intéresse beaucoup, les gens se sentent concernés par la pollution de la Seine. »

Le chemin reste tout de même long pour l’équipe IGEM Paris-Saclay. C’est sur leur temps de vacances que ces étudiants devront manipuler afin de « créer » la bactérie tueuse de PCB, celle qui peut être, les amènera à Boston en Novembre prochain pour la grande finale.

L’équipe iGEM Paris-Saclay

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