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Un étudiant de Bordeaux passé à tabac pour avoir arraché des affiches anti mariage gay

Les accrocs entre partisans et détracteurs de la loi Taubira sur le mariage pour tous, pourtant ratifiée il y a 1 mois par les députés, ne semblent pas près de cesser. Un étudiant bordelais en a encore fait les frais le dimanche 26 mai dernier

Voilà 15 jours tombaient les résultats de l’enquête annuelle menée par l’association SOS Racisme.

Autant dire qu’il y a de quoi avoir des sueurs froides sur le climat de défiance qui règne dans notre pays : les témoignages rapportant des paroles et actes homophobes ont enregistré une hausse de 27% au cours de l’année 2012, selon Les Echos.

Il s’agit là de la « plus forte hausse (…) depuis huit ans » souligne les responsables de l’asso. Pire : l’impact de ce débat houleux sur nos charmantes têtes blondes paraît fort, puisqu’on relève dans le seul cadre scolaire une hausse de l’homophobie 38%. Dans le milieu des médias, l’étude révèle que cette augmentation atteint même 44% !

Chassé au visage

Les faits ont eu lieu en plein centre-ville de Bordeaux dimanche dernier à vingt heures, dans la rue Judaïque. Un étudiant de 18 ans, d’orientation homosexuelle, irrité par la présence de nombreuses affiches et flyers du Printemps Français placardés aux murs décide d’en décoller plusieurs alors qu’il se balade.

Les tracts appelant à la manifestation du jour ont beau être dépassés, c’est surtout la portée du geste qui semble avoir fortement déplu à deux jeunes gens qui passent par là. L’étudiant s’affaire alors en position basse : c’est à ce moment-là que le jeune homme reçoit un violent coup de pied au visage.

« Ce n’est pas spectaculaire, mais cela reste une agression homophobe »

Son complice reste plutôt passif, à l’écart tout en regardant la scène. Les deux hommes s’éloignent ensuite, laissant là l’étudiant l’oreille en sang à cause de la violence du choc. Il se rend aux urgences avant de passer porter plainte et de prendre contact avec l’antenne girondine de Lesbian & Gay Pride. Le plus choquant est sans doute qu’au moment de faire sa déposition, les agents de police du commissariat ne semble pas bien convaincus pas le caractère homophobe de l’agression.

Secrétaire général de l’asso, Florent Barbe, a accompagné le jeune dans ses démarches et a commenté la tournure prise par les événements : «Certes il n’est pas dévisagé, ce n’est pas spectaculaire, mais cela reste une agression homophobe. (…) C’est peut-être une déduction de notre part, mais c’est une déduction évidente ! S’il a été frappé c’est parce qu’il est gay et en réaction au retrait de ces affiches là». Douce France…

T.C.

Sources : Sud Ouest , Les Echos, Le Figaro

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