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Bilal Hassani, le youtubeur qui bouleverse les genres

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Entre perruques et reprises RNB le vidéaste Bilal Hassani enflamme la toile. Retour sur celui qui refuse d’adopter les codes genrés et qui nous le rend bien

« Bonsoooooooooir Paris ! » L’accroche vous provoque un rictus ? Mieux encore, vous l’avez prononcé à voix haute, l’accent chantant ? Pas de doute. C’est que, vous aussi, vous êtes devenu accro aux vidéos de Bilal Hassani. En seulement quelques mois, le vidéaste a su se démarquer dans un paysage médiatique pourtant saturé par les influenceurs en devenir. N’en déplaise au jeune homme, qui a su faire la nique aux rivaux grâce non pas aux contenus de ses vidéos. Mais à une personnalité détonante et particulièrement inspirante. Portrait de celui qui «  vit sa meilleure vie ».

Bilal Hassani, une voix (mais pas que)

Sans doute les plus mélomanes d’entre vous connaissent mieux Bilal Hassani pour sa participation à The Voice Kids. Challengeur de la deuxième saison du télé-crochet, le jeune homme se fait remarquer dès les auditions à l’aveugle. Et encore une fois, davantage pour la forme (le morceau choisi) que le fond (sa performance). En effet, l’influenceur opte pour un choix osé, presque politisé : « Rise Like a Phoenix » de Conchita Wurst. Un parti pris qui en dit long sur le caractère du jeune homme. Et lui promet une jolie bataille face aux carcans de la société. Mais nous n’en sommes pas encore là, et aussi doué soit Bilal, il doit se plier face aux talents rivaux. La très touchante Jane Constance emporte la compétition sans trop de peine, et le chanteur range son micro… du moins, pour quelques temps.

Car aujourd’hui, c’est bel et bien sur YouTube que Bilal fait partie de lui. Pour sa musique, certes, mais pas que. Bien sûr, le fan de Beyoncé ne cache pas ses envies de conquête de stades. Et propose régulièrement à ses abonnés nombre de reprises et/ou morceaux originaux. Parmi eux, une cover très réussie de « Djadja », succès de l’été signé Aya Nakamura. Si le titre original flirte avec les 150 millions de clics, Bilal n’a pas à rougir, puisque sa reprise, elle, dépasse les deux millions. Un score qui peut vous paraître famélique mais qui reste tout à fait honorable pour quelqu’un en marge de l’industrie musicale. Et puis, l’auteure de ces lignes ne s’en cache pas : elle préfère très largement cette version revisitée !

Refuser les codes genrés

Mais soyons très honnêtes. Si Bilal dépasse aujourd’hui les 400 000 abonnés sur la plateforme vidéo de Google, ce n’est guère pour ses aigus. Ni même pour le contenu global de sa chaîne, qui ne brille pas plus par une présumée singularité. Entre les playlists, vlogs et « FAQ » (foire aux questions), le jeune homme calque ses idées sur celles de la concurrence. Il faut dire que malgré son jeune âge (19 ans), l’ex-candidat de The Voice sait ce qu’il fait. Très bien entouré, il compte parmi ses plus fidèles comparses les étoiles du YouTube game français. Comme Sulivan Gwed, Anthonin ou encore Sundy Jules. On imagine sans trop de mal la petite bande de rockstars échanger conseils et astuces pour coloniser les trends. Et pourtant, un facteur imprévisible lui permet de prendre une tête sur les autres influenceurs : sa personnalité. En marge de la société, Bilal Hassani fait fi des codes genrés, et n’a jamais cessé de s’assumer.

Ouvertement homosexuel, Bilal est, malgré son jeune âge, à l’aise avec sa féminité exacerbé. Collectionneur de perruques devant l’éternel (il leur donne même un petit nom), il pioche allégrement dans le vestiaire féminin. Ne soyez donc guère surprise de le croiser en crop top voire même, au détour d’un défi Instagram… en robe de mariée. Cela vous met mal à l’aise ? Le youtubeur n’en a que faire ! Bien dans ses pompes, il publie régulièrement des « storytimes » où ses confessions ne laissent pas de marbre. Parmi ses tranches de vie, celle où il relate son renvoie du lycée à cause de son homosexualité. Un moment sans fard et pas dénué d’humour, mais qui ne manquera pas de vous prendre par les tripes. Enfin, si vous êtes humain hein…

Bilal Hassani VS les haters

Car on ne peut parler de Bilal Hassani en éludant sciemment la flopée de réactions négatives qui l’accompagne de facto. Insultes homophobes et/ou xénophobes, menaces, intimidations… Les commentaires haineux donnent le vertige. Ce qui dérange précisément les « belligérants » ? (Oui, on est resté polis). Que Bilal renonce délibérément de choisir un genre plutôt qu’un autre. Mais « Haters gonna hate » comme dirait l’amie Taylor Swift… Plutôt que de se contenter de son statut de victime, l’amateur d’Ariana Grande se nourrit des critiques. Et consacre même régulièrement des vidéos à ce sujet. Toujours plus inspirant, même si parfois maladroit, le candide Bilal ne triche pas et s’affirme comme une véritable bouffée d’air frais dans la YouTube Sphère. « J’en perds ma perruque » comme dirait l’autre !

Article : Sharon Ford

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