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Beyoncé est-elle un vrai symbole de la lutte afro-américaine ? [DOSSIER]

Beyoncé est-elle un vrai symbole de la lutte afro-américaine ?

Outre ses performances artistiques, Beyoncé a un côté très revendicateur. Est-elle pour autant une véritable icône du "Black Lives Matter" ?

Ces temps-ci, bon nombre de stars utilisent leur voix pour s’impliquer, à l’heure du Black Lives Matter. Y compris Beyoncé, qui ne fait pourtant pas l’unanimité. MCE TV vous dit tout de A à Z.

Beyoncé, icône de la lutte afro-américaine, malgré elle ? Il y a peu, l’artiste est revenue avec un album visuel, que dis-je, une claque visuelle et auditive : « Black is King ».

Il faut dire que cet album signé Disney+, orchestré par la chérie de Jay-Z a fait son petit effet. Celui-ci arrive en tout cas avec un timing parfait, à l’heure du Black Lives Matter.

L’occasion pour la reine de la pop de mettre l’Afrique au goût du jour. Un peu comme l’a fait Marvel avec « Black Panther » et un an après l’album « The Lion King » de Beyoncé, tiré du film éponyme.

Depuis des années, l’interprète de « Crazy In Love » se plonge à fond dans l’africanité. En 2018, elle avait aussi réalisé un clip en privatisant le Louvre. Rien que ça !

N’est pas Beyoncé qui veut. Elle veut faire un clip pour accompagner sa musique ? Qu’à cela ne tienne. Il n’y a qu’à demander à Disney de l’aider à produire un tel chef-d’œuvre.

Outre « Black is King », B a aussi créé un projet musical, « Lemonade », qui s’inscrit dans sa démarche Black Lives Matter. Un engagement qui commence alors à en agacer plus d’un.

Depuis toujours, on accuse alors l’ex Destiny’s Child de surfer sur la vague de la peau d’ébène et d’en récolter les fruits. Beyoncé est-elle une figure légitime dans la lutte afro-américaine ? Décryptage par MCE.

Beyoncé est-elle un vrai symbole de la lutte afro-américaine ?
Beyoncé est-elle un vrai symbole de la lutte afro-américaine ?

Beyoncé, une icône de lutte afro-féministe en demi-teinte

Les attaques fusent, depuis la sortie de « Black is King »… Comme quoi, le succès de Beyoncé ne fait pas vraiment l’unanimité. Malgré une prestation plus que convaincante.

Ce que l’on reproche à la reine des abeilles : le fait de prôner une « suprématie noire » qui desservirait la cause. Chose que la star semble revendiquer depuis peu de temps, d’ailleurs.

Les haters sont en sueur : pour eux, il est évident qu’elle joue le jeu du « racisme anti-blanc ». Pour cause, « Black is King » dérange dans son jeu de pouvoirs et de classes.

Dedans, on y voit des Noirs, occuper de hautes fonctions, une élite à la peau foncée. Tandis qu’elle renverse la vapeur en donnant aux Blancs, des rôles de domestiques, par exemple.

De quoi réveiller les récentes élucubrations autour de la diva soi-disant pas si noire que ça ! Eh oui, souvenez-vous plus tôt, un politique accusait Beyoncé d’être « Blanche » et de travailler pour Satan !

Ce n’est pas nouveau, la sœur de Solange doit toujours faire face à de telles critiques, chaque fois qu’elle élève la voix. À commencer par les prémices de son succès, à l’heure où elle, Kelly et Michelle poussaient la chansonnette ensemble.

Voilà près de 20 ans que la star a quitté le groupe pour favoriser son ascension. On dit aussi que déjà à l’époque, elle rejetait sa noirceur : beaucoup l’accusent aujourd’hui encore de s’éclaircir la peau. De quoi questionner sa légitimité…

 

 

Beyoncé: un pur produit d’une société coloriste

Dur dur d’être une icône noire sans être jugée au moindre faux pas… On peut le dire, Beyoncé est en quelque sorte victime de l’industrie de la musique et ses relents coloristes.

Le colorisme se traduit par le fait qu’une personne à la peau plus claire, qu’elle soit noire ou blanche, aura plus de chances dans la vie. Plus les traits d’un artiste noir se fondent aux carcans de la beauté caucasienne, mieux ce sera.

Si Beyoncé séduit, c’est justement parce que des femmes blanches comme noires peuvent s’identifier à elle. A contrario d’autres stars bien plus foncées, comme sa comparse Kelly Rowland.

Elles ont toutes deux débuté au même endroit, pourtant, c’est bien la plus claire qui ravira la vedette à l’autre. Michelle sera reléguée au second plan, tandis que Kelly se contentera d’une fanbase surtout en Australie…

Un constat que partage d’ailleurs le père de B, qui prend l’exemple de Mariah Carey ou encore Alicia Keys. Toutes deux sont noires, claires de peau, et ont un succès quasi unanime.

Il évoquera aussi les débuts de Whitney Houston, qui par le passé a vu ses photos éclaircies à l’écran. « Plus tu es pâle, plus tu es intelligent et tu as un avantage économique », dira Matthew Knowles à Sirus XM Urban View.

« Il y a une perception autour du monde de la couleur, même chez les Noirs eux-mêmes », poursuit-il. Beyoncé est donc en quelque sorte à la fois victime et bourreau du colorisme.

 

 

Queen B ne prône-t-elle le « Black Lives Matter » que pour faire du profit ?

« Lemonade », « The Lion King, et maintenant « Black is King »… Les engagements de Beyoncé en la matière sont légion. Elle a à son palmarès moult exploits dans son combat pour une justice sociale.

Un engagement qui bien sûr ne convainc pas tout le monde, loin de là… L’une des premières critiques autour de « Black is King » est justement qu’il prône une Afrique capitaliste, exacerbée par le rêve à l’américaine.

Beyoncé serait donc une opportuniste qui ne cherche qu’à tirer les fruits d’un business wakand-esque. Elle ne prendrait que les avantages de la culture noire, rejetant tout le reste.

Certains rappelleront aussi que son engagement a tout l’air d’être soudain, comme si elle venait de se réveiller en apprenant qu’elle était noire. Elle aurait donc trop longtemps profité de son privilège de « light skinned » (peau claire).

Pendant des années, elle a cultivé ce physique qui fait rêver autant les femmes de couleur que les Caucasiennes. Puis, du jour au lendemain, elle aurait voulu valoriser son côté africain.

Couronne de reine de l’Égypte noire antique, tenues d’inspirations Yoruba, tout y est… Beyoncé fait un véritable patchwork de tout ce qui façonne l’Afrique. Mais qui est vraiment la Queen B ?

Pour ses détracteurs, elle prône une africanité qu’elle n’a pas. Coup de com ou non, on ne peut toutefois pas lui enlever le fait qu’elle veuille mettre la culture noire sur un piédestal.

Mieux, elle la glorifie et donne le la aux artistes, designers et artisans issus de la diaspora africaine. Bien qu’elle tombe dans de nombreux écueils, il faut des artistes mainstream de la trempe de Beyoncé pour redorer le blason de l’Afrique, exacerbée par le colonialisme et l’esclavage.

 

 

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