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Lanceurs d’alerte avec France Info: c’est quoi la cellule Vrai du Faux ? (ITW)

La cellule Vrai du Faux de France Info s'est donnée comme mission de vérifier la véracité des informations relayées en masse.

La cellule Vrai du Faux de France Info « passe au crible les petites et grandes approximations qui circulent sur les sites web et les réseaux sociaux ». Antoine Krempf, le responsable du service, lance l’alerte sur MCE TV.

Qu’est-ce que la cellule Vrai du Faux ?

Antoine Krempf (France Info) : La cellule Vrai du Faux, c’est 5 journalistes, on travaille tous à France Info. On fait de la radio, c’est un peu notre corps de métier, mais aussi du web. Et maintenant de la vidéo sur différents supports, soit en story sur Instagram, soit des vidéos un peu d’explication sur YouTube. On s’empare des questions que nous posent les gens sur le site internet, ou sur les réseaux sociaux. Mais on a aussi une partie de vérification. En gros, on va écouter les invités politiques dans les médias, que ce soit à la radio, ou à la télé, et on va savoir si c’est vrai, ou si c’est faux. En se basant sur des sources qui nous permettent de juger. Et puis, on a aussi une grosse partie de vérification sur les réseaux sociaux.

En quoi consiste ton travail de journaliste / chef de la cellule Vrai du Faux ?

Antoine Krempf (France Info) : C’est un travail de journaliste, comme mes autres collègues de France Info. C’est-à-dire qu’on vérifie les sources, à la différence des autres. Par contre, nous, ce qu’on va faire au lieu d’établir les faits, c’est qu’on va démonter des mensonges ou des contre-vérités. La principale mission que j’ai moi, en tant que chef de service, ça va être, dans l’océan de fausses infos qu’il y a en ce moment, de déterminer sur lesquelles on va partir.

On se pose trois questions : est-ce que la fausse publication est virale ? C’est-à-dire, est ce qu’elle est très partagée ? La deuxième question qu’on va se poser, c’est : est-ce que c’est dans le débat public ? Est-ce que c’est vraiment intéressant de se pencher là-dessus ? Et puis, le troisième critère pour définir un sujet dans ce qu’on fait, c’est l’intérêt de la démonstration.  En gros, au-delà de savoir si c’est vrai, ou si c’est faux, expliquer un peu les outils qu’on a utilisés pour vérifier la fausse info, les sources qu’on a mobilisées, etc.

Où et comment trouves-tu les fakes news que tu démens ?

Antoine Krempf (France Info) : Donc, on a une grosse partie d’écoute de tous les invités qui sont dans les médias. Que ce soit les politiques, les syndicalistes ou les patrons… Et puis aussi, donc on « scanne » les réseaux sociaux. C’est-à-dire qu’on va aller, avec des outils un peu spécifiques, regarder ce qui est beaucoup partagé. Et on va, à ce moment-là, s’en emparer. La troisième source pour repérer les fake news, c’est les gens. De plus en plus, des personnes nous alertent, nous demandent, parce qu’ils ont vu passer telle photo, telle vidéo, tel message, en disant « Voilà, est ce que vous pouvez vérifier pour moi s’il vous plaît, parce que je ne sais pas répondre à la question de savoir si c’est vrai ou pas ».

Comment se propage une fake news ?

Antoine Krempf (France Info) : Elle se propage par nous en fait. C’est-à-dire qu’on peut tous être « victimes » de fausses infos. Il suffit juste de la partager à ses amis qui eux, la partagent à leurs amis… Et elle se propage d’autant plus que ça marche énormément avec des images ou des vidéos. Et nous, dans notre consommation des réseaux sociaux, sur Facebook, sur Twitter, sur Instagram, évidemment qu’on a plus l’œil pour les images et pour les vidéos. Ça marche aussi parce que ça joue sur nos émotions. Plus une image, ou plus une information, va joueur sur notre corde sensible, soit sur nos peurs – là en ce moment avec le coronavirus – soit sur nos croyances, plus la fausse information va être partagée.

Quels sont les médias qui colportent le plus de fake news ?

Antoine Krempf (France Info) : Tous en fait ! Il y a de la fausse information partout. Ça peut être le groupe WhatsApp de votre famille. Où une tata ou un tonton relaie quelque chose qu’il a entendu par ailleurs, etc. Il y a  des études qui ont montré que les fausses informations qui marchaient le plus, mais quel que soit le support, que ce soit les sites internet, les réseaux sociaux… Ce sont de fausses informations qui sont précisément liées à la santé. Ce sont les faux conseils du genre : « Si vous mettez trois gouttes d’huile essentielle de lavande sur votre poignet, vous allez éviter d’avoir un cancer des poumons. » Ce genre de choses. Et c’est pour ça aussi d’ailleurs que cette épidémie a été une grosse source de désinformation. Parce que justement, ça jouait sur la question de la santé.

3 conseils pour ne pas se laisser berner par les fake news ?

Antoine Krempf (France Info) : Je pense que le premier conseil, ça va être de se poser les bonnes questions par rapport à une info qui vous dit : « Moi, j’ai un voisin dont le gendre a un beau-frère qui travaille au ministère de l’Intérieur et c’est sûr ! On va se confiner la semaine prochaine. » On va se poser la question de savoir si la source est crédible, ou pas.

Le deuxième conseil, si vous avez un doute sur une info, c’est de voir si des médias, ou des sources sûres, ont confirmé, ou pas, cette fausse info. Ça peut être des médias comme France Info évidemment, mais d’autres sources plus officielles comme l’Organisation Mondiale de la Santé, etc.

Le troisième conseil, c’est : si vous avez le moindre doute, il ne faut surtout pas partager en fait. Parce qu’en partageant, vous contribuez potentiellement à amplifier la désinformation en ligne.

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