Thomas Thwaites, un designer britannique s'est mis dans la peau d'une chèvre durant six jours, au cœur des pâturages des alpes suisse. Une exposition londonienne lui sera consacrée prochainement.
Thomas Thwaites, un designer britannique, s’est mis dans la peau d’une chèvre durant six jours. Une idée farfelue qu’il a pourtant réalisé avec beaucoup de sérieux. Pour se faire, il s’est fabriqué des prothèses, réplique des quatre pattes et des sabots de ces ruminants des hauteurs. Le tout pour de se déplacer comme une vraie chèvre et ainsi vivre avec elles. C’est sur les pâturages des alpes suisses que l’homme s’est littéralement plongé dans son nouveau mode de vie éphémère. Il a même consulté un comportementaliste spécialisé dans l’étude des chèvres et a assisté à la dissection d’une de ces bêtes.
Danse avec les chèvres
Avec la coopération d’un berger, Thomas Thwaites part donc effectué sa trêve expérimentale avec un troupeau pendant trois jours. Mais les début se sont avérés quelque peu compliqué : « J’ai réussi à trotter sur un kilomètre à flan de montagne, puis elles m’ont semé », raconte-t-il à Vice.« Ensuite j’ai passé le reste de la journée à essayer de les rattraper. » Et malgré le plaisir éprouver par ces instants de liberté en pleine nature, loin de l’agitation de la vie d’aujourd’hui, l’homme-chèvre avoue s’être fait peur à plusieurs reprises : « Dans les pentes raides, je n’avais pas les mains pour me retenir de heurter une pierre. »
Finalement, Thomas a réussi à se faire accepter par les bovidés : « À un moment, elles ont arrêté de brouter et elles m’ont fixé. Mais il y avait une chèvre qui me tenait compagnie, je crois qu’elle a réussi à désamorcer la situation. » Tellement accepté par ses nouveaux congénères que celles-ci marquèrent leur désapprobation quand l’homme s’éloigna du troupeau en haut d’une colline ! Les trois derniers jours de son expérience, il les a passé en bête solitaire.
Une expérience hors norme
C’est en gardant le chien de sa nièce, un jour où il n’avait pas le moral, que l’idée lui est venue : « Je me suis dit que ça devait être chouette d’être un animal. » Il explique également que « cela vient d’un sentiment enfantin, qu’être un « animal non humain » est tellement plus paisible et simple » explique-t-il au Monde. Sa performance s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’avenir de l’Homme, tiraillé entre évolution et « désévolution » : « Cette situation permet de se débarrasser du stress et de la frustration de la vie quotidienne, de ne plus avoir à se préoccuper de l’argent, de la famille ou de n’importe quoi d’autre ».
Tomas Thwaites organisera une exposition à Londres, dès le 3 septembre prochain, au cours de laquelle il présentera ses travaux, photos et textes. Le designer, à mi-chemin entre la prouesse artistique et le défi technologique, avait déjà reçu une bourse du Wellcome Trust pour son projet« Je veux être un éléphant. »
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