Buzz
Partager sur

Koh-Lanta : la production a-t-elle laissé mourir Gérald Babin ?

Le site Arrêt sur images (ASI ou @si) a révélé un témoignage anonyme qui contrasterait fortement avec le récit donné par la production de Koh-Lanta sur la mort de Gérald Babin : le médecin aurait été empêché d’intervenir et l’évacuation n’aurait pas eu lieu comme l’a rapporté la production


C’est l’information qui est sur toutes les lèvres depuis quelques temps. Gérald Babin, un Martiniquais qui vivait en région parisienne est décédé lors de la première épreuve du jeu Koh-Lanta. TF1 et la société de production Adventure Line Productions se sont alors empressés de communiquer en regrettant ce triste accident. Mais depuis mercredi, un témoignage anonyme a été envoyé à plusieurs rédactions, dont @si, et le moins que l’on puisse dire, c’est que la version de ce dernier est très différente de celle de la production.

Rappel des faits

Vendredi dernier, le journal Le Point annonçait le décès du candidat Gérald Babin, lors du premier jour de tournage de la treizième saison de Koh-Lanta, au Cambodge. L’information a ensuite largement été reprise et relayée par les médias et confirmée par TF1 juste avant qu’ALP donne plus de détails dans un communiqué de presse :

Gérald Babin, âgé de 25 ans, est décédé lors de la première épreuve. Pris de crampes lors du jeu, le candidat est traité par un médecin, fait un premier arrêt cardiaque sur la plage avant d’être ranimé. Evacué par hélicoptère, il est victime d’un deuxième arrêt lors de son transfert à l’hôpital, puis à nouveau ranimé avant un troisième arrêt dans l’établissement, qui lui sera cette fois fatal.

Un témoignage remis en question

Une version des faits, qui est aujourd’hui remise en cause dans son intégralité par un témoignage anonyme relayé par nos confrères d’Arrêt sur images (ASI).

Le médecin demande à intervenir, la production refuse

Il est évident pour n’importe quel observateur présent, rien qu’en le regardant, que Gérald va très mal avant même que l’épreuve du tir à la corde ne commence. Très vite, Gérald s’effondre, la tête dans le sable. Il ne bouge plus, dévoile ainsi la source anonyme qui poursuit :

Quelques minutes se passent. Le médecin présent sur place s’inquiète et demande l’autorisation à la production d’intervenir. La production refuse : pas avant que le jeu ne soit terminé. D’autres minutes se passent. Le médecin insiste. Même refus de la production. Gérald git toujours par terre, la tête dans le sable, immobile. Certaines personnes me rapportent avoir entendu Gérald appeler « A l’aide ! » (…) La production refuse toujours l’intervention.

Finalement, le jeu se termine. Il s’est écoulé environ 10 minutes, peut-être plus, entre le moment où Gérald s’est effondré et le moment où le médecin intervient finalement (…) L’intervention du médecin est filmée, et comme la première prise de son intervention n’est pas bonne, on lui fait ‘rejouer’ son entrée.

Une première évacuation par bateau ?

Un second élément est remis en question. La production dit avoir évacué Gérald par voie héliportée, mais il se pourrait que l’information soit incomplète. Le jeune homme aurait été en effet évacué par bateau dans un premier temps : Il a d’abord été décidé d’évacuer Gérald à l’hôpital par bateau, alors qu’un hélicoptère est théoriquement disponible, mais cela est jugé inutile et trop couteux par la production, souligne la source, qui poursuit : Gérald est embarqué, le trajet jusqu’à l’hôpital doit durer plusieurs heures.

Il perd à nouveau connaissance à bord du bateau. Le médecin s’inquiète sérieusement et demande une évacuation en hélicoptère. Malheureusement, on ne retrouve pas le numéro de mobile du pilote de l’hélicoptère : on perd encore beaucoup de temps pour finalement être capable de le joindre. On parvient une nouvelle fois à ranimer Gérald à bord du bateau. Il embarque finalement dans l’hélicoptère, des heures (au moins deux heures) après son malaise initial. On ne le reverra jamais vivant.

La thèse du bateau corroborée

ASI a contacté la société d’hélicoptères qui a affirmé avoir reçu un premier appel de la production alors que Gérald Babin était sur un bateau.

« On ne répondra à aucune question »

Si TF1 et Adventure Line Productions sont au courant de la publication de ce témoignage, elles ont refusé de répondre aux questions de nos confrères. La production a hésité dans un premier temps mais finalement, elle s’est juste fendue d’un communiqué à ASI : .Comme on ne sait pas d’où proviennent ces accusations, on ne répondra à aucune question.

Ce témoignage anonyme met clairement à mal la stratégie de communication de TF1 et d’ALP, qui jusque-là ont été unanimement saluées par le reste de la profession. Le risque d’enquête qui planait s’est concrétisé ce jeudi.

Une enquête préliminaire a été ouverte pour « homicide involontaire »

Ce sont nos confrères de RTL qui l’ont annoncé. Le parquet de Créteil a ouvert mercredi soir une enquête préliminaire pour « homicide involontaire » afin de rechercher les causes de la mort au Cambodge du candidat de l’émission Koh-Lanta, Gérald Babin. Par ailleurs, ALP, la société de production de l’émission, a annoncé qu’elle allait porter plainte pour diffamation contre une source anonyme dénonçant des manquements de la société de production.

Autopsie vendredi

Toujours selon RTL qui révèle les informations de Jean-Alphonse Richard, une autopsie de Gérald Babin, 25 ans, aura lieu vendredi matin à l’Institut médico-légal de Paris. L’enquête a été confiée à l’Office centrale pour la répression des violences faites aux personnes. C’est donc la Police judiciaire parisienne qui sera en charge du dossier.

Si les résultats de l’enquête viennent corroborer le témoignage de la source anonyme, TF1 pourrait faire face à un scandale retentissant. Une nouvelle épreuve pour la famille qui ne peut toujours pas faire le deuil du jeune Gérald Babin. Il n’avait que 25 ans.

Guillaume Dispagne

Afficher +