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Instagram: entre violence et justice sociale, la dualité du réseau social ! [DOSSIER]

Instagram entre violence et justice sociale, la dualité du réseau social grande

Instagram, un réseau à double facettes ? Tantôt positive et mobilisée, tantôt pesante et violente, sa communauté alimente la polémique.

Instagram se la joue double face ? Les récentes vagues de violence d’un côté et les prises de position de l’autre l’ont bien montré. Le réseau social a de quoi nous questionner sur son impact dans notre société. Entre violence et justice sociale, MCE TV passe le réseau social au crible.

Depuis sa création, Instagram a fédéré une belle communauté. En effet, elle ne compte pas moins de 500 millions d’utilisateurs actifs. Qu’il s’agisse des stars ou du commun des mortels, ce réseau social a le vent en poupe. C’est même devenu une sorte de vitrine de nos vies.

Instagram a aussi permis la libération de certaines communautés. Le réseau social a un côté fédérateur : il n’y a qu’à voir la mobilisation qu’il y a eu grâce aux hashtags #Australie et #Amazonie. Toutefois, la communauté peut aussi se montrer malsaine, toxique et empreinte de violence. En témoignent les cas de harcèlement sur la plateforme.

Instagram, un lieu propice à la haine

Depuis sa création, Instagram suscite de vives polémiques. On peut même dire qu’il favorise la haine et que plus personne ne s’en cache. Prenons l’exemple de la jeune Mila. Âgée de 16 ans, elle a alors été prise pour cible suite à ses propos contre l’Islam. La jeune fille clamait haut et fort en story qu’elle détestait la religion, et plus particulièrement l’Islam. « Le Coran, c’est de la merde. Votre dieu, je lui mets un doigt dans le trou du c*l ». En moins de 24h, la jeune fille reçoit des tonnes de menaces de mort.

Par ailleurs, cette affaire montre bien que la violence s’est faite dans les deux sens. Il faut dire que Mila avait fait preuve de virulence à l’égard de l’Islam. Si on ne peut pas nier la violence des propos de Mila, ils ne justifient pas non plus qu’on puisse condamner quelqu’un à mort. De plus, Mila n’est pas la seule personne victime de menaces de mort sur la plateforme. L’année dernière, une ado du même âge s’était donné la mort après avoir posté un sondage sur lequel elle demandait si elle devait vivre ou mourir.

 

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Fitboys, Fitgirls… Instagram détruit la confiance en soi

De l’assiette du petit déj à la séance de sport, tout doit être « instagrammable ». Ainsi, le réseau social a façonné une tout autre réalité. Face à l’armée des fitboys et fitgirls, ces influenceurs à la plastique parfaite, on se dit qu’on ne fait pas le poids. Une étude berlinoise dit même que le réseau nous entraîne dans une « spirale de l’envie ». On a beau les jalouser, les détester, Instagram nous pousse à envier nos influenceurs. Il faut dire que les diktats d’Instagram brouillent notre rapport à notre corps : on a sans cesse ce besoin de se comparer.

C’est d’ailleurs ce que décrit Charlie Danger dans sa conf Tedx : « Pourquoi vous ne vous sentirez jamais la plus belle ». À force de voir des corps parfaits, on en vient à vouloir atteindre la perfection. On est même désarmés face aux critères de beauté toujours plus excessifs. Les filtres Insta et Snap, n’arrangent rien à la chose. Cela a même créé un trouble mental, la dysmorphie Snapchat. Il s’agit d’un trouble qui nous pousse à vouloir passer sous le bistouri pour ressembler à nos versions de nous-mêmes filtrées. Pour lutter contre, IG a donc supprimé son filtre « chirurgie esthétique ».

Instagram a fait de nous des addicts au « Like »

C’est un fait : Instagram nous rend accro. À tel point que le bouton « Like » est amené à disparaître de nos posts. Ça ne serait peut-être pas plus mal. Une dirigeante du groupe Facebook (qui détient Instagram) en Australie a dit à ce sujet : « Nous savons que les gens vont sur Instagram pour s’exprimer, être créatif et poursuivre leurs passions. Et nous voulons être sûrs que cela ne soit pas une compétition ». Il faut dire qu’on a tendance à n’exister qu’à travers cet indicateur. Sur Instagram, c’est donc la course au « likes 4 likes ».

En cherchant sans cesse les like, on nourrit un besoin bien précis : la validation sociale. Dans son format Dopamine, Arte résume très bien ce qui se passe lorsqu’on perd notre temps à scroller le fil d’actu Insta : « Sur Instagram, tu joues deux rôles. Tu es actif, en posant des images pour te rassurer. Puis tu es passif, en suivant d’autres utilisateurs qui constituent ton groupe ». Cette culture du like nous incite donc à n’exister qu’à travers notre communauté.

#Australie, #Amazonie… une communauté mobilisée grâce aux hashtags

À l’inverse, on ne peut pas nier le fait qu’Instagram est vecteur de mobilisation. On l’a très bien vu avec les hashtags #Australie, ou encore lorsque l’Amazonie a pris feu. Grâce aux stories Insta, des influenceuses comme Bella Hadid, ont pu sensibiliser aux incendies ravageurs en Amazonie et en Australie. « J’ai fait une story parce que j’étais sous le choc », a dit Léa Camilleri à ce moment-là. « On me demandait aussi beaucoup comment agir. Donc, j’ai renvoyé vers des institutions officielles pour que l’argent arrive au bon endroit ».

En 48h, des millions de dollars ont été récoltés pour la cause. Puis, 3 jours plus tard, ce sont 38 millions de dollars qui ont été amassés. Les internautes ont aussi pu faire circuler des pétitions pour sauver les espèces en danger. Outre pour appeler au don, Instagram sert aussi d’outil de com à certains activistes. Notamment avec les marches pour le climat, initiées par la lycéenne suédoise Greta Thunberg. La page Youth for climate utilise aussi les stories Instagram pour délivrer les infos pratiques sur les manifs à venir, comme l’heure et le lieu de rendez-vous.

 

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#BodyPositive, ou comment apprendre à s’aimer

Face à la violence et aux diktats de la beauté sur Insta, on assiste aussi à la naissance du #BodyPositive. Si les femmes sont les principales concernées, les hommes souffrent aussi du culte du corps parfait. Ainsi, de nombreuses personnes ont commencé à afficher leur corps sans complexes. David Venkatapen, model masculin taille 3XL, avait alors posté une photo de lui entièrement nu, pour « apprendre doucement à s’aimer ». Même les stars s’y donnent à cœur joie. On se souvient encore d’Em Rata affolant la Toile avec ses aisselles poilues sur sa page Insta.

Jameela Jamil se bat aussi contre le culte du régime sur Instagram. En septembre dernier, l’actrice de The Good Place taclait les influenceuses telles que Kim K : « Elles vendent des pilules pour la croissance des cheveux, mais portent des extensions. Sinon, elles retouchent leurs photos pour paraître plus minces et vendent un substitut de repas pour la perte de poids. Il y a tellement de mensonges qui circulent et que nous avons acceptés comme la norme culturelle. Ça n’est plus possible« . Depuis, Instagram a interdit certains placements de produits et codes promo.

 

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