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Propranolol : la pilule « miracle » qui efface les mauvais souvenirs

Le propranolol pourrait aider les personnes ayant subi un traumatisme. Cette molécule, mise au point par le laboratoire du stress traumatique de Toulouse (Haute-Garonne), atténue les mauvais souvenirs de la mémoire

Un espoir pour les personnes ayant subi un traumatisme. Des chercheurs du laboratoire du stress traumatique de Toulouse (Haute-Garonne) travaillent depuis 2007 à l’élaboration d’une molécule permettant d’atténuer les mauvais souvenirs dans la mémoire. Le propranolol permettrait à des victimes d’accident de voiture ou d’agression à dépasser leurs peurs.

Un médicament contre les migraines

Le propranolol est un médicament générique connu depuis une dizaine d’années qui était destiné au traitement des migraines ou de l’hypertension, précise le professeur Philippe Birmes, directeur du laboratoire toulousain. En administrant cette molécule à nos patients, nous avons vu que la charge émotionnelle liée à ces souvenirs traumatisants diminuait. Pour conforter nos recherches, nous l’avons proposée en test à huit personnes ayant subi l’explosion d’AZF en 2001.

Dix ans après ce drame, les victimes de l’explosion présentaient encore des traumatismes, certains étaient devenus agoraphobes quand d’autres sursautaient au passage d’un avion. Après six séances de traitement, les scientifiques ont constaté une amélioration de leur état. Les symptômes tels que la transpiration ou l’accélération du rythme cardiaque avaient diminué.

Une alternative aux antidépresseurs

Les scientifiques toulousains ont administré ce médicament à une quarantaine de personnes originaires de Toulouse, Montréal et Boston. D’autres patients de Lille, Tours et Martinique, devraient suivre le même traitement. Au total, 70 % d’entre eux ont vu leurs symptômes carrément disparaître et sont guéris de leurs traumatismes.

Le propranolol pourrait se substituer aux antidépresseurs qui étaient également administrés dans ces conditions. C’est un grand espoir car le traitement est simple même s’il nécessite la présence d’un médecin. A terme, on imagine la prise du médicament à domicile pour que le patient ne passe que dix minutes chez le médecin., explique Philippe Birmes.

F. G.

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