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Pourquoi prend-on plaisir à dire du mal des autres ?

Depuis la cour de récréation jusqu’à son groupe d’amis en passant par son lieu de travail, on fait face à la critique. Télévisons, sphère privée et professionnelle, tout y passe. Parfois blessantes et souvent sans fondement, d’où provient ce besoin de dire du mal des gens qui nous entourent ?

Tu as vu celle qui est en jupe aujourd’hui, elle a pas froid aux yeux, en plus ça lui va pas. Je suis sur que le directeur a été pistonné pour avoir son poste… Très souvent moralisatrice, on ne peut échapper à la critique.

Presque quotidienne, elle se fait principalement dans le dos des concernés et bien n’apporte rien de constructif. Des mots qui sont bien souvent le reflet d’un manque cruel de confiance en soi. Il faut dire que depuis notre plus jeune âge, on grandit dans une société où le regard des autres n’a pas toujours été tendre. Entre le bien et le mal, pas toujours facile de faire la part des choses. Dire du mal c’est aussi une manière de laisser s’exprimer la partie sombre de l’être humain.

Dire du mal pour se rassurer

Les psychothérapeutes sont unanimes sur la question. Le besoin de critiquer, d’étiqueter en permanence, de mettre dans des cases indique que la personne manque cruellement de confiance en soi.

Rabaisser quelqu’un à la façon que l’on a de percevoir les choses est complètement subjectif puisqu’il réduit la personne à son propre champ de vision. Cela développe le sentiment de domination sur les autres. On peut citer en exemple la hiérarchie d’entreprise qui donne une impression de supériorité (et de droits non fondés) sur les personnes au plus petit statut.

Ajouter à cela que l’Homme possède une forte propension à craindre ce qu’il ne connaît pas et ce qui l’échappe. Critiquer cette différence, c’est ne pas avoir à la comprendre.

Il est toujours plus facile de juger les autres que de remettre en question sa propre personne.

Le succès de la téléréalité est un exemple probant (surtout chez les adolescents à la recherche de leur personnalité) de la jouissance que procure le fait d’être spectateur et non plus victime de scènes montrant l’humiliation et l’abaissement d’une personne.

Dire du mal des autres, c’est indirectement penser du bien de soi

Dire du mal des gens qui nous entourent, on l’aura compris c’est bien souvent pour cacher un manque cruel de confiance en soi. Pire que ça, ce que l’on reproche à nos victimes, c’est bien souvent ce qu’on est et que l’on n’arrive pas à assumer. Celui qui ne supporte pas l’hypocrisie et ne cache pas de le rappeler, a de fortes chances d’être lui même une langue de vipère.

Ce qui est certain, c’est que la critique rapproche. Il y a toujours un bouc-émissaire qui va prendre pour les autres. L’union faisant la force, les gens se retrouvent facilement derrière cette cruauté. Contre toute attente, il crée du lien social. Facile et naturel, il est plus aisé de se tirer vers le bas que vers le haut.

Et pourtant, celui qui n’a rien à prouver va donc agir pour lui et se moquer du regard des autres. Ce qui va avoir tendance à déranger. Mais après tout, quoique l’on dise, quoique l’on fasse, il y aura toujours certaines personnes qui trouveront matière à critiquer. Après tout, c’est notre vie, pas celle des autres !

S. C.

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