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Sexe : se toucher, c'est mal ?

Malgré une sexualité de plus en plus libre, la masturbation reste une pratique taboue. Davantage stigmatisée chez les femmes, elle n’est pas toujours facile à avouer et à comprendre. Comment devons-nous l’analyser ?

Une peu d’Histoire pour comprendre. C’est à partir du XIIIème siècle que la masturbation est perçue d’un mauvais œil. Elle devient même réprimandée et la pensée religieuse prend le dessus. Une réinterprétation de la Bible interdit ce geste sexuel. La pensée judéo-chrétienne, encore ancrée dans notre conception de la sexualité empêche alors à ce plaisir personnel de s’émanciper. Un siècle plus tard, la psychanalyse stigmatise la masturbation comme un geste pervers dans le sens où les personnes psychotiques la pratiquaient très souvent. Aujourd’hui, le regard de la société reste un poids, également au sein du couple. Symbolisant la réunion de deux individualités, se toucher est en réalité l’expression de l’acceptation de l’autonomie de l’autre.

Hommes et femmes, un jugement inégal

La pensée collective assimile volontiers la masturbation chez un homme comme une découverte normale, une manière de devenir « homme ». Pour la femme, elle est bien plus réprimandée et mystérieuse. Elle n’est pas considérée un geste naturel. Et pourtant, si la libido s’exprime de façon différente pour les deux sexes, ce geste n’en reste pas moins un passage important pour les deux. Une femme, dans son désir inconscient de devoir maternel -c’est à dire combler tous les plaisirs de son homme- vivra mal le fait de savoir ou surprendre son partenaire en pleine caresse, contrairement aux hommes qui ont une vision totalement érotique d’une femme en train de se toucher. La femme étant pluri-orgasmiques, elle peut être assimilée à une femme qui s’apprête à accueillir son homme. Ce dernier se sent donc moins blessé (dans sa virilité) que la femme. Quoiqu’il en soit, la masturbation est avant tout une façon comme une autre d’apprendre à reconnaître ses plaisirs.

La masturbation peut être est symbole d’un dérèglement lorsque…

On l’a donc bien compris, cet acte est nécessaire à l’épanouissement sexuel, et peut combler certaines frustrations lorsque l’on n’est pas en couple. Mais il peut être l’annonce de quelque chose qui ne va pas. La sexualité est avant tout un partage, si la masturbation devient plus fréquente que l’on ne fait l’amour, cela relève d’un problème. Il peut être de différente nature : il peut s’agir d’un manque de communication au sein du couple ou bien la masturbation récurrente est le signe d’une grande anxiété voire d’un besoin d’être rassuré en permanence.

S. C.

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