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L’infidélité : un mal nécessaire ?

Depuis Darwin, l’évolution de l’espèce a toujours mis en relief l’évidente nécessité de multiplier ses partenaires sexuels. L’infidélité est-elle de la polygamie non avouée -et non avouable- ? Les chiffres s’accordent à dire que le désir dépasse bien souvent la raison et surtout l’amour

De par sa nature, l’homme serait naturellement poussé à pratiquer l’infidélité. Selon le psychologue Didier Dumas, elle serait même un moyen pour le mâle de constater le bon fonctionnement de son pénis. Ajouter à ce constat une raison physiologique : les hommes renouvellent en permanence la testostérone, hormone du désir. Ce qui expliquerait pour la majorité des cas une volonté pulsionnelle et difficilement contrôlable d’aller voir ailleurs.

Depuis la révolution sexuelle, les femmes tendent vers l’égalité des droits, notamment dans notre société occidentale. Force est de constater qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour y parvenir. Elles sont cependant 30% à désormais avouer pratiquer l’infidélité.

L’égalité sexuelle des hommes et des femmes est-elle réalisable ?

Difficile à dire et encore délicat à croire. Sur le plan politique, économique et sociale, les changements se font doucement mais sûrement. Une liberté sexuelle des femmes à l’égal des hommes pourrait-elle exister ? Pour trouver des éléments de réponse, remontons un peu dans le temps. La théorie de Darwin, transposable à notre modèle de société, met en relief le fait que les mâles sont en compétition afin de choisir plusieurs femelles. Cette volonté de multiplier ses partenaires provient du fait que par cette action, il multiplie son nombre de descendant, et ainsi une certaine hégémonie de son pouvoir. Le choix de la femelle, quant à lui, repose sur des attributs particuliers qu’elle choisit au préalable. La multiplication des partenaires est un phénomène accordé (beaucoup plus facilement) aux hommes. Leur morphologie (force, taille) et leur stratégie de reproduction leur donne bien souvent des excuses favorables.

Entre réalisme et idéalisme, mon cœur balance

Chez les bonobos, espèce dont l’homme est le plus proche, la société est dirigée exclusivement par les femelles. Un exemple qui nous pousse à espérer que notre société peut se défaire de toute domination exclusivement masculine, ou pas. Impossible de répondre. En attendant, ces dames sont de plus en plus nombreuses à pratiquer l’interdit conjugal et à entretenir une relation hors mariage. Une volonté d’indépendance qui se traduit, aussi, sous la couette. La multiplication, pour ne pas dire la banalisation des divorces a métamorphosé la notion de mariage. Beaucoup plus instables, nombreux sont celles et ceux qui se marient plusieurs fois au cours de leur vie. Alors qu’en Afrique subsaharienne et en Inde, la polygamie est une solution aux déboires amoureux, elle est interdite en France depuis 1993. Et pourtant, le fait de multiplier ses partenaires sexuels (avec mariage ou non), d’être infidèle pour 40% des français (au moins une fois au cours de sa vie) ne traduit-il pas une sorte de polygamie moderne ? L’infidélité, poussée par la frustration et le désir sexuel, révèle le naturel de l’Homme : aller voir ailleurs pour satisfaire ses besoins et ses intérêts a toujours existé…

S. C.

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