À l'occasion du Festival Terres du Son 2015, MCE a rencontré The Herbaliser, le groupe culte londonien!
The Herbaliser, collectif britannique dirigé par Jake Wherry Et Ollie Teeba fait son bout de chemin depuis l’année 1995 qui marqua la rencontre entre les deux musiciens. Mélange de hip-hop, de funk et de soul, les deux acolytes sont accompagnés de nombreux musiciens et mettent le feu sur toutes les scènes d’Europe depuis maintenant vingt ans. Depuis, 9 albums ont vu le jour, un changement de label (du londonien Ninja Tune au berlinois Studio !K7) et les concerts s’enchainent pour ces grands amateurs de la scène. De leur amour du cinéma et de Quentin Tarantino à l’étrangeté du public belge en passant par le Hip-hop contemporain, les deux légendes londoniennes se sont confiées à MCE.
Terres du Son 2015: The Herbaliser, les influences du Hip-hop
Pour les deux musiciens qui ont grandi avec le hip-hop, les choses ont bien changées: « Aujourd’hui, il reste du très bon hip hop mais c’est de l’underground. Et vous devez aller le chercher. Les choses que vous pouvez voir à la hip hop ou entendre à la radio c’est un peu des conneries (rires) ». Rien de perdu cependant puisque de très bonnes choses se passent toujours du côté du rap underground : « Quand nous avons enregistrés notre premier album au milieu des années 1990, le hip hop commercial était plutôt mauvais. Bien sur il y avait des groupes comme De la Soul, A Tribe Called Quest où Gangstarr populaires et commerciaux, mais de très bons groupes commerciaux ont commencés à émerger dans les années 2000 ». Leurs références en matière de rap français se situent plus du côté de TTC et d’MC Solaar et pour Ollie Teepa, les jeunes rappeurs devraient retravailler leurs approches de la musique: « la jeune génération est influencée par l’industrie musicale du disque. S’ils s’intéressent réellement au Hip hop ils doivent regarder plus loin, se renseigner sur les origines de ce mouvement musical mais aussi sur l’origine des autres mouvements ». Pour conclure, il semblerait que les deux acolytes soient quelques peu désabusés par le hip hop contemporain: « J’adore le hip hop. Mais ce que j’entends aujourd’hui je n’appellerais même pas ça du Hip hop. Ce n’est pas celui avec lequel j’ai grandi et que j’ai écouté dans ma jeunesse en tout cas ». Voilà qui est dit!
Terres du Son 2015: The Herbaliser, entre amour du cinéma et de la scène
A la première écoute du groupe, les titres sont très cinématographiques et pourraient accompagner une bande originale de film, pour la simple et bonne raison que The Herbaliser a été bercé par les films depuis la création du groupe: « On a tout les deux grandis dans les années 70: c’était une très bonne période pour regarder des séries ». Quentin Tarantino est celui avec lequel ils aimeraient travailler étant l’une de leurs influences majeures: « Il fait au cinéma ce que nous faisons avec la musique. Il utilise des éléments connus, des pièces du passé et il mixe tout avec sa création ». Cet assemblage d’influences rend le groupe particulièrement bon sur scène: ressentent-ils la même excitation à se produire en live 20 ans après la création du groupe? « Oui. Hier soir on s’est produit à Paris et pour être honnête, Paris a toujours été une bonne expérience pour nous. A Paris on arrive toujours à mettre le feu et hier soir était encore exceptionnel ». Quant à savoir s’ils ressentent une différence entre les publics européens, la différence se situe plutôt du côté du public… belge ! « Après une tournée au Royaume-Uni ou le public était vraiment réceptif, nous nous sommes produits en Belgique et après le show, nous étions genre ‘oups, ils n’ont pas vraiment aimé’. Après le concert, l’organisateur est venu nous voir pour nous dire ‘les gars ! C’était incroyable, je n’ai jamais vu le public belge aussi déchainé pendant un concert! Vraiment ? C’est ça être déchainé ? » (Rires).Pas trop de soucis à se faire pour le groupe qui enflamme les scènes européennes et redéfinit les frontières du hip-hop!